Vie

Profil : Trafic d'influences

Ils sont d’incontournables acteurs du milieu culturel, des affaires, de la restauration ou de la mode. Ils nous parlent de ce qu’ils font, de ce qu’ils sont, mais aussi de ce qu’ils consomment et de leur vision de la capitale.

DANS LA PEAU

Jeudi après-midi, le printemps, gonflé à bloc, se prend pour l’été alors que sur le seuil de Ze Place Tattoo, un groupe de gens aux bras bariolés et aux oreilles stretchées profitent du soleil. Parmi eux, Steve Lemay, propriétaire et perceur de formation. À l’intérieur de ce petit local situé au coin Saint-Vallier Est et Langelier, le soleil fait jouer ses rayons dans un endroit propre et aéré où l’on entend au loin le bruit d’une machine à tatouer. "Ça a pas juste l’air clean, c’est clean!" me dit en riant le jeune propriétaire originaire de Beauport qui est à la barre de la boutique depuis quatre ans.

Même si les moeurs ont évolué depuis l’époque où Steve Lemay travaillait à Québec Tattoo, il y a 10 ans – il est rendu commun, voire banal, de se faire percer ou tatouer -, les gens sont encore intimidés lorsque vient le temps pour eux de mettre les pieds dans ce type d’endroit. C’est pourquoi le service à la clientèle est la priorité de Ze Place, et aussi ce qui distingue la boutique des autres, selon le perceur: "On n’est pas payés pour juger mais pour bien conseiller, diriger le client, c’est important pour moi d’être curieux et de comprendre sa démarche."

MODE OU MODE DE VIE?

Alors que Québec comptait à peine un peu plus de 5 boutiques de tatouage-perçage il y a une décennie, aujourd’hui 32 shops sont enregistrées à la ville. Bonne affaire? "C’est sûr que ça dilue le marché… Mais comme on est beaucoup, ça vient normaliser et banaliser la chose, ce qui est bien, quoique ça apporte plus une mode qu’un mode de vie", analyse le perceur.

Car les initiés vous le diront, se faire tatouer, percer, ou – procédures encore plus extrêmes voire underground – s’adonner aux modifications corporelles (implants, oreilles en elfe, langue coupée en deux, suspension…), c’est un mode de vie, une façon de s’exprimer. "Notre clientèle, c’est en majorité des gens qui voient ça comme un mode de vie, c’est symbolique, un rituel, c’est plus qu’une mode. C’est pour ça qu’ici, il n’y a pas d’images accrochées sur les murs. Moi, ça ne me dérange pas d’affirmer que sur 32 shops, on est les plus chers! Ça fait que les clients qui entrent ne sont pas là pour se magasiner un prix, mais une qualité."

Ze Place Tattoo
469, rue Langelier
523-3777

Carnet d’adresses

Que pensez-vous de Québec? "J’ai essayé d’aller ailleurs, mais ça n’a pas marché, la ville m’inspire beaucoup! Pour une petite ville comme on est, mes oreilles et mes perçages passent super bien! C’est facile de se sentir chez soi: est-ce que c’est parce que le monde est petit ou parce que la gang est grosse? (rires)"

Vos favoris:

Restos: Les Salons d’Edgar, Le Cosmos, À la soupe, ici à côté du local.

Bar: Les Salons d’Edgar, c’est vraiment ma place! Quand je veux faire une grosse sortie, le Maurice, le Charlotte.

Vêtements: Séraphin et Schüz, je suis un maniaque des souliers! En secret, quand je ne veux pas payer cher, chez Winners!

En vrac…

Un endroit où vous vous sentez chez vous: Les Salons d’Edgar.

Un endroit où vous vous sentez dépaysé: Sainte-Foy!

Un endroit qui a fermé et dont vous vous ennuyez: Le Downtown Café.

Votre endroit secret: Les roches plates près des chutes Montmorency, le chemin du Mitan sur l’île d’Orléans.

Ce qui manque à Québec: Un IKEA!… Une plage et du soleil!