Vie

Martine Dugrenier : Pékin, tiens-toi bien!

Oubliez les culbutes de Hulk Hogan, Martine Dugrenier est une vraie lutteuse. La preuve, elle ira aux J.O. de Pékin. Entre deux prises de lutte, elle nous dévoile les lieux qu’elle fréquente pour rester top shape.

La lutteuse olympique s’entraîne une trentaine d’heures par semaine. Et n’allez pas croire qu’elle passe le reste de son temps devant la télé à regarder des combats de la WWF. Non, la jeune femme de 29 ans a déjà deux bacs en poche. Un en thérapie du sport et l’autre en administration du sport. Mieux, elle vient d’entamer une maîtrise en éducation. Pourquoi en faire autant? Parce qu’après le sport, il y a la vie. C’est son entraîneur, Victor Zilberman, qui le dit. Et elle l’approuve. "J’aime bien aller à l’école, ça permet de laisser l’entraînement de côté, de me faire des amis et de parler d’autres choses que de la lutte", dit-elle. Pour ce qui est de son rituel d’entraînement, c’est la même histoire, il n’y a pas que la lutte qui compte. "La grande qualité de mon entraîneur est qu’il me permet de travailler tous les aspects physiques sans toujours avoir la lutte en tête."

UN Q.G. SUR WESTBURY

Les semaines de Martine sont donc remplies par une myriade d’activités sportives. Elle nage, elle fait du vélo stationnaire, des poids et haltères et se tape quelques matchs de soccer et de basketball avec les membres de son équipe de lutte. Tout ça, c’est au YM-YWHA – pendant hébreu des YMCA – que ça se passe. Celui-ci est situé rue Westbury, dans l’arrondissement Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce. Martine a quitté son Laval natal il y a trois ans pour emménager tout près de ce lieu, qu’elle considère comme son Q.G. "Nous avons une superbe salle de lutte en permanence. Nous sommes très chanceux, elle est neuve. D’ailleurs, la plupart des commodités sportives sont neuves. C’est vraiment un endroit génial pour s’entraîner."

Soit dit en passant, nul besoin de porter une kippa au YM-YWHA. Juif ou non, tout le monde est le bienvenu. Ils offrent de nombreux cours: natation, spinning, danse aérobique. Au dire de l’athlète, l’ambiance est très sympa. "Les gens là-bas sont vraiment très aimables. Ils commencent à bien me connaître et quand ils me voient, ils s’informent toujours des résultats de mes compétitions."

ALLEZ HOP SUR LA MONTAGNE!

Si elle passe le plus clair de son temps à son centre d’entraînement, le dimanche, c’est jour de sortie au mont Royal. Chaque semaine, Martine et son équipe de lutte prennent d’assaut la montagne au pas de course. "Nous partons du monument en bas et nous montons jusqu’au lac aux Castors. Parfois, c’est le contraire, nous partons d’en haut pour aller au bas de la montagne, avant de remonter jusqu’à la croix. C’est excellent pour le cardio." Cardio, cardio… en a-t-elle vraiment besoin pour faire des jambettes sur un tapis? "Oh oui! La lutte olympique est un sport qui demande beaucoup d’efforts cardiovasculaires. Pendant un match, ça bouge continuellement, tu dois surveiller ton adversaire sans arrêt, être aux aguets de ses gestes. C’est rarement immobile et l’intensité monte toujours. Tous les gestes que tu fais sont en mode réaction: défensif versus offensif."

VÉLO AU CENTRE-VILLE

C’est bien beau, s’entraîner, mais il faut aussi savoir relaxer et se changer les idées. Pour ce faire, l’olympienne va aux abords du canal de Lachine. "Je n’y vais pas aussi souvent que je le voudrais, mais j’adore me balader près de là. C’est un endroit merveilleux autant pour aller réfléchir près de l’eau que pour pratiquer des sports. L’été, quand il fait beau, j’aime bien l’ambiance très familiale qui y règne. Je crois que c’est l’endroit idéal pour faire du patin à roues alignées et surtout du vélo." Cela étant dit, de la bicyclette, elle en fait plutôt sur une bécane stationnaire qu’en plein air. Mais il lui arrive d’enfourcher son vélo de montagne à l’occasion. Elle apprécie d’ailleurs les efforts de la Ville pour les voies cyclables. "Sur De Maisonneuve près de l’Université Concordia, les voies cyclables ont remplacé les stationnements. C’est génial! C’est beaucoup plus sécuritaire pour circuler au centre-ville. Ça va peut-être inciter les gens à prendre moins souvent leur voiture."

DEUX SPORTS, UN RÊVE

Plus jeune, c’est en gymnastique qu’elle rêvait de participer aux Jeux olympiques. L’ancienne gymnaste de calibre national a bifurqué il y a sept ans, à la suite d’un cours de lutte olympique au cégep. À son premier championnat provincial, elle a remporté, à sa grande surprise, une troisième place. Elle a fini par se rendre à l’évidence: la lutte, c’est son sport. Elle collectionne depuis les meilleurs rangs sur les circuits mondiaux. Il ne lui manque qu’une médaille olympique. Pour ça, elle devra battre ses pires rivales: les Chinoises et les Japonaises. Espérons qu’elle saura leur montrer de quelles prises elle se chauffe!

YM-YWHA
5400, rue Westbury
Tél.: 514 737-6551