Vie

Chlorophylle : Plein air pure laine

Chlorophylle, qui nous habille pour jouer dehors depuis presque 30 ans, vient d’ouvrir un magasin-concept à Québec. Une belle occasion de poser un regard sur cette entreprise québécoise qui a traversé les tempêtes.

En poussant la porte du nouveau magasin, on est agréablement étonné de pénétrer dans un endroit aussi charmant. De l’extérieur, l’édifice commercial de la rue Bouvier ne paie pas de mine. Katy Bond, directrice de la marque, nous accueille chaleureusement au milieu des présentoirs qui regorgent de vêtements de plein air, mais aussi – surprise! – de fringues de tous les jours, plus raffinées et moins drabes que ce à quoi le traditionnel look "plein air urbain" nous a habitués. "On fait encore des vêtements de plein air haut de gamme et polyvalents, c’est sûr. Mais on s’est aussi lancés dans le travel fashion", explique-t-elle. Même dans le prêt-à-porter, Chlorophylle n’oublie jamais ses racines: traitement anti-UV, poches secrètes zippées… Les tissus techniques sont aussi mis à contribution, comme le prouve le veston de ville que porte Mme Bond, en tissu de soft shell et aux "coutures" thermocollées.

Dans la boutique, les polars, pantalons d’expédition imper-respirants et manteaux multicouches se partagent donc l’espace avec les chemises décontractées, t-shirts en coton, jupes et ceintures.

Chlorophylle en a fait du chemin depuis sa fondation en 1980, alors que trois maniaques de plein air de Chicoutimi rêvaient de créer des vêtements réellement adaptés à leurs activités. Après avoir débuté par la conception d’anoraks, ils ont élargi leur gamme de produits et mis sur pied les boutiques L’Aventurier pour les distribuer. En 2003, des difficultés les ont obligés à liquider ces dernières et à vendre Chlorophylle, qui est passé aux mains de Louis Garneau Sports. "Ça a permis de nous remettre sur les rails, ils nous ont fait profiter de leur structure solide et de leur force de vente. Chez Chlorophylle, on avait toujours été un peu easy going. Des fois, on fermait pendant trois jours pour aller faire un trip de kayak…" se rappelle Mme Bond en riant. Puis, retour au bercail en février dernier: l’un des trois fondateurs – et actuel président -, Laval Tremblay, a racheté la compagnie saguenéenne, qui tire toujours habilement son épingle d’un jeu où évoluent de gros pions, comme The North Face et Patagonia. "J’aime dire qu’on est une petite souris qui se faufile entre les pattes des gros éléphants", illustre Mme Bond.

Derrière un nom comme Chlorophylle, on s’attend évidemment à trouver une tangente verte. C’est le cas, mais pas à n’importe quel prix. "Notre coton est bio, nos polars sont en fibres recyclées, on vend des sacs réutilisables faits de tissus des collections passées. Mais on ne se prétend pas verts. On essaie de faire le mieux possible avec nos moyens, mais ça demeure un combat: il ne faut pas que les prix augmentent ni que la qualité diminue." Ce souci de l’environnement se transpose dans la boutique même, dont les présentoirs, comptoirs et cabines d’essayage sont en planches de grange recyclées, qui donnent un joli cachet à l’endroit. Un moyen tout à fait approprié de mettre en valeur la gamme complète des produits qui, s’ils ne sont pas totalement écolos, sont certainement "responsables".

Chlorophylle
710, rue Bouvier, local 114
418 628-9293
www.chlorophylle.net