Vie

Bordeaux-Cartierville : Pour une bouffée d'air

Dans ce quartier, quelques oiseaux sont claquemurés derrière les barreaux de la prison de Bordeaux. Mais la plupart de ceux qui habitent Bordeaux-Cartierville se sentent libres comme l’air, tellement il y a de l’espace.

Entouré d’Ahuntsic, Ville Saint-Laurent et la rivière des Prairies, le quartier Bordeaux-Cartierville est celui de Danielle depuis 10 ans. Lors de son arrivée dans le secteur, celle-ci quittait les Laurentides. Il lui fallait donc un coin tranquille et, surtout, pas trop de ciment. "C’est vraiment un quartier parfait pour moi, dit-elle. Les rues sont grandes, les cours sont grandes, il y a plein d’arbres et plein d’espaces verts."

Danielle habite rue Poincaré, entre la rue De Salaberry et le boulevard Gouin, qui borde la rivière. La proximité de ce cours d’eau a un impact quotidien dans sa vie, à commencer par les bonnes bouffées d’air. "La qualité de l’air est exceptionnelle ici. On voit vraiment une différence avec les quartiers plus près du centre-ville, surtout en période de canicule. L’air est toujours frais."

Mais s’il y a de l’espace et plein d’air, il n’y a cependant pas vraiment de vie de communauté. Selon Danielle, les résidents font leur petite affaire, ils sont très courtois, mais c’est chacun pour soi. "Je sais bien que si j’avais besoin de quelque chose, je pourrais le demander à mes voisins et ils m’aideraient. Mais on ne sent pas vraiment une vie de quartier dans les alentours." Danielle avoue cependant que sur l’avenue Bois-de-Boulogne, au sud de Salaberry, il y a un petit quartier libanais qui change la donne. "Dans ce coin, il y a plein de petits restos, de pâtisseries et autres commerces arabes. On sent qu’il y a là une vie de communauté. Les gens sont sur les coins de rue, ils se parlent, ils se connaissent."

PAUSE NATURE À BORDEAUX

Ceux pour qui il est impensable d’habiter tout quartier situé au nord du boulevard Métropolitain, sachez qu’il ne manque de rien ici. Enfin presque… "C’est sûr que quelqu’un qui ne peut se passer des petits cafés et d’un nightlife n’est pas heureux ici. Mais moi, ça me convient. Quand j’ai envie que ça bouge un peu plus, je me déplace sans problème. En 10 minutes, par l’autobus 69, j’arrive au métro Henri-Bourrassa. Je suis également à côté de l’autoroute 15, c’est pratique lorsque j’ai envie d’aller à la campagne dans le Nord."

Cela dit, Danielle n’a pas besoin d’aller bien loin pour se sentir à la campagne. Elle n’a qu’à faire deux pas pour se retrouver au magnifique parc Notre-Dame-de-la-Merci, aux abords de la rivière. "C’est de toute beauté! Les gens y font beaucoup de ski de fond, moi j’y fais de la raquette. Évidemment, par les temps qui courent, les gens recommencent à faire du vélo et bientôt ce sera rempli de pique-niqueurs. C’est toujours plein de vie."

Tant qu’à être dans ce parc, un détour par le parc de l’Île Perry est un impératif. Mieux, on peut même se rendre à Laval par le pont piétonnier qui traverse l’île. "Ce pont a récemment été réaménagé. Il y a un beau trottoir de bois assez grand pour deux vélos. J’aime bien m’arrêter au milieu pour observer les superbes couchers de soleil."

Le véritable coup de coeur de Danielle est certainement le parc Rimbaud, situé entre le pont Médéric-Martin de l’autoroute 15 et le pont Lachapelle. "Ce parc est rempli de saules pleureurs, le paysage est féerique. Il y a une petite baie, un petit pont, des oiseaux, des canards ainsi que de grands hérons qui viennent se reposer." À l’entendre, c’est l’évidence: Danielle est aux petits oiseaux dans son quartier!

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UN 4 1/2 À LA VIVA ESPAÑA!

Danielle habite le deuxième étage d’un duplex rue Poincaré, au nord de Salaberry. La cuisine et la salle à manger de son 4 1/2 sont colorées à souhait. Du rouge, du jaune, du vert, des vitraux aux fenêtres, des chaises en rotin bleu, de jolies plantes… Pour peu, on se croirait dans un film du réalisateur Pedro Almodovar. C’est donc très chaleureux ici, d’autant plus qu’elle reçoit ses invités avec un verre de vin provençal, fait maison. La vraie belle vie, quoi! Mais le comble du bonheur pour Danielle, ce sont certainement les lilas qui montent jusqu’à sa fenêtre de chambre. "Le matin, l’odeur des fleurs entre dans ma chambre et c’est magnifique. Ils sont si près de ma fenêtre que je n’ai qu’à m’étirer le bras et couper des branches pour me faire des bouquets."