12 PHOTOGRAPHES ET +
Voici une exposition protéiforme qui ne manque pas de charme. Au lieu d’exposer tout bonnement à plat des photographies sur les murs de son espace du 5e étage, le Centre Eaton a opté pour des supports coniques en suspension et les colonnes de l’atrium, autour desquels s’enroulent des montages photographiques et de brefs descriptifs des 12 photographes pressentis pour l’occasion. Ces derniers nous dévoilent leur vision de Montréal, que l’on trouvera mieux détaillée sur une murale installée le long de la coursive du dernier étage.
Mais ils ne seront pas seuls. Le public est aussi invité à se faire reporter photographique, l’espace d’un été, en allant saisir quelques instants de la vie montréalaise. Les photographies pourront ensuite être envoyées sur le site www.districtmontreal.com, afin d’être intégrées à un vaste collectif de visions individuelles de la Métropole. Le public pourra aller voir le résultat de cet appel par le biais de l’installation du 5e étage, conçue pour l’occasion sur le principe du belvédère. Une grande murale reproduit une vue aérienne des différents quartiers de la ville. En face de chacun d’eux, de fausses jumelles permettent de regarder les photographies du public, qui seront régulièrement renouvelées grâce aux ajouts sur le site Internet.
MONTRÉAL À LA LOUPE
Les 12 photographes participant à l’événement ont des profils et des intérêts très variés. Issus du monde de la publicité, du design, de la scène ou de la mode, chacun interprète à sa façon l’espace montréalais. Ainsi, il ne faut pas s’attendre à des vues traditionnelles de certains quartiers montréalais. Les photographes se sont plutôt attachés à un aspect social ou culturel (parfois anecdotique) de la Métropole.
Pour la plupart, Montréal est le "millefeuille culturel, social et linguistique" dont parle Daniel Choinière. Aussi les photographes nous montrent-ils beaucoup de tranches de vie dépeignant cette diversité, à l’instar de Dominique Lafond, Robert Reis et Daniel Popa. L’aspect bigarré de l’architecture ressort aussi à travers bon nombre d’instantanés d’éléments allant du pan de mur aux locaux désaffectés (Patrick Cormier et Évelyne Laurin), en passant par les visions floues en surimpression de bâtiments ou de quartiers de Daniel Choinière ou celles d’Éric Demay. Yves Renaud s’est même amusé à promener sa Westfalia comme il l’aurait fait à travers le monde, pour dire comme Daniel Popa que l’on peut parfois à Montréal "faire le tour du monde en 2 h 42". D’autres, comme William Landry, dévoilent un Montréal "où l’on peut faire ce que l’on veut sans avoir à s’expliquer à personne", à l’image de ses fresques, graffitis, devantures et autres marquises. Mais la Métropole peut aussi être cinématographique (Marie-Claude Hamel), un "immense village latin" (Daniel Shipp), et même "séduisante", voire "sournoise" (Daniel Mathieu)…
La Ville dans l’objectif
Au 5e étage du Centre Eaton de Montréal
Info: www.districtmontreal.com