Vie

Laure Waridel : Se faire une beauté, c'est voter

Prendre soin de son corps pour combattre la pauvreté dans le monde et protéger l’environnement? La spécialiste Laure Waridel nous explique le pourquoi du comment.

Après les secteurs de l’alimentation, de l’automobile et même du prêt-à-porter, voilà que la vague verte déferle sur nos petits pots. "Biologique! Issu du marché équitable! Écologique!" scandent les étiquettes des nouveaux produits de beauté sur les tablettes. On veut bien adhérer au mouvement 100 % respectueux de la Nature, mais encore faut-il comprendre de quoi il en retourne.

La cofondatrice d’Équiterre, Laure Waridel, a accepté de nous éclairer. "Certains ingrédients biologiques traités dans des coopératives de commerce équitable, tel le beurre de karité par exemple, contribuent à l’autonomie financière des femmes travaillant dans ces coops", explique la spécialiste en la matière. "Ces femmes, qui s’emploient alors à transformer par un processus artisanal le beurre extrait des noix, reçoivent cinq fois plus d’argent lors d’un achat équitable qu’en faisant affaire avec des multinationales, qui pratiquent elles-mêmes la transformation, mais par processus chimique." De plus, le commerce équitable d’ingrédients cosmétiques, comme les huiles essentielles, les algues et autres beurres de cacao, assure une certaine préservation de l’environnement. "Dans le cas du beurre de karité, qui est le troisième produit d’exportation au Burkina Faso, il est certain que les arbres portant les noix de karité seront épargnés des coupes, ce qui valorise la conservation de ces écosystèmes qui jouent, à leur tour, un rôle important dans le cycle de l’eau et le contrôle du climat", poursuit Laure Waridel.

Du point de vue de la consommation, il est à noter que les ingrédients à 100 % naturels contiennent une foule de propriétés bienfaisantes (vitamines A, D, E, F et K) que les ingrédients extraits par procédé chimique ne contiennent pas. On s’assure donc de lire les mots "commerce équitable" sur les bouteilles et tubes, ou de piger parmi nos suggestions coups de coeur.

NOTRE CHOIX DE PETITS POTS ÉQUITABLES

1. L’Extrait d’argan Ultra soin régénérateur intensif, de Louhann (79 $), composé d’huile d’argan marocaine bio et équitable à 99 %, vaut son pesant d’or pour assouplir, hydrater, lénifier, régénérer et guérir la peau. Chez Ogilvy (1307, rue Sainte-Catherine Ouest) et dans certains La Baie. Info: www.louhann.com.

2. Chez Kiehl’s, on craque pour la formule légère de la Lotion corporelle Superbly Restorative (35 $), aussi composée d’huile d’argan issue du commerce équitable. Chez Ogilvy (1307, rue Sainte-Catherine Ouest) et à la boutique Kiehl’s (760, rue Sainte-Catherine Ouest) Info: www.kiehls.com.

3. On apprécie la texture onctueuse à absorption rapide de la crème pour les mains Gurugu, de Lush (15,95 $), qui contient de l’eau de rose ainsi que des huiles essentielles et des beurres naturels, dont le beurre de karité provenant d’un petit village au Ghana. Points de vente: www.lush.com.

4. Entièrement certifiée biologique et équitable, la gamme française Thémis propose des soins chouchous au chocolat, au café ou encore au sucre de canne. On aime la Crème de jour à l’huile d’argan (49 $) et le Soin de nuit anti-âge au beurre de karité (49 $), pour leurs propriétés restructurantes et réparatrices. Chez Planète Monde (65, avenue Fairmount Ouest) et dans certains instituts de beauté. Info: www.planetemonde.ca et www.themis.tm.fr.

À LIRE POUR EN SAVOIR PLUS /

Le Commerce équitable. Quand des hommes défient le marché
d’Éric St-Pierre
Éditions Aubanel, 2008, 144 p.