Vie

Ceramik B. : Vaisselle slow

Ceramik B. est une petite ligne artisanale d’objets pour la table qui prouve que le fait main peut aussi être minimaliste et épuré. Des plats et des tasses doux au toucher qui sont aussi différents de la vaisselle en série que le fast-food d’un plat maison.

Les créations de Besma Osama, la jeune femme qui conçoit et produit tous les objets de Ceramik B., n’ont rien pour jeter de la poudre aux yeux. Pas de motifs: elle n’utilise que des couleurs neutres et élégantes. Blanc cassé, crème anglaise, sauge, cacao. Pas de textures funky, pas d’angles accidentés. Sa vaisselle est simple, épurée, luxueuse. À peine la lèvre volontairement asymétrique d’une tasse ou d’une assiette vient-elle introduire un peu d’irrégularité dans les lignes. "Ce n’est pas du craft fait main au coin de la table parce que ça te détend, explique la créatrice de ces objets discrètement haut de gamme. Je travaille dans l’esprit d’une petite production parfaitement bichonnée."

Pour chaque plat produit, plusieurs étapes de travail doivent être respectées: moulage, séchage, sablage, cuisson. Puis Mlle Osama verse de l’émail pour créer un effet ton sur ton (l’extérieur des plats est mat, l’intérieur est glacé), enfourne le plat pour une deuxième cuisson, fait un deuxième sablage. Beaucoup de travail. Et des gestes précis et répétitifs, qui n’ont rien à voir avec le mode de production industrialisé. La différence avec la vaisselle produite à la chaîne se voit (dans le rebord asymétrique, la richesse des couleurs), se sent et se goûte. La texture d’une tasse de Ceramik B. est fine et douce comme celle d’un galet, et la sensation qu’on éprouve en y buvant du thé est étrangement familière. "On renoue avec un rituel qu’on n’a pas nécessairement en buvant dans une tasse Dollarama, dit Besma Osama. C’est une invitation à ralentir." Mais y a-t-il une demande pour ce genre de vaisselle slow? Oui, dit cette jeune femme d’origine égyptienne qui a démarré sa ligne d’objets en céramique il y a un an. Mais la demande est surtout corporative – peu de gens achètent dans les boutiques. À Toronto, où elle exporte sa ligne, passe encore. Mais à Montréal… "Les gens ici comprennent pourquoi un gobelet coûte 17,50 $, ils comprennent le travail qu’il y a derrière, mais ils dépensent beaucoup moins", dit-elle.

Pour les points de vente: www.ceramikb.com