Vie

Coopérative d’habitation : Pas une corvée, la coop

Ni propriétaire ni simplement locataire. Une résidente du Vieux Nord de Sherbrooke nous dépeint son quartier et la vie en coopérative d’habitation.

Ginette Hubert réside dans un des quatre bâtiments appartenant à la Coopérative d’habitation du Vieux-Sherbrooke. Membre depuis un peu plus de 10 ans, la traductrice chérit la proximité entre le centre-ville et son chez-soi de la rue Montréal. "Je pense que les gens qui habitent ici apprécient beaucoup le fait de partir à pied et d’aller dans un café ou dans une chocolaterie tout près. Il y a des choses qui font que ce quartier-ci est plein de ressources. Je n’ai pas d’auto, mais je n’ai qu’à traverser le pont à pied et je suis rendue au cégep pour une conférence ou une projection de documentaire. Ça vaut aussi la peine d’être membre du Musée des beaux-arts. Quand tu trouves une exposition que t’aimes, tu peux y aller souvent."

Assise sur son balcon arrière où elle lit, madame Hubert ne reçoit toutefois pas le moindre écho du tintamarre urbain. "On est tranquille. Il n’y pas de maison habitée autour. Il y a une école de l’autre côté de la rue et au fond, ça fait de l’animation."

VOISINS DE CHOIX

On s’en doute, la vie en coopérative suppose une mitoyenneté vécue harmonieusement. Une participation ponctuelle à la gestion et aux corvées d’entretien également: "Ce que j’apprécie le plus là-dedans, c’est la vie démocratique, de prendre des décisions en assemblée générale, que ça soit appliqué par le C. A." Le seul désavantage pour une altruiste comme Ginette Hubert est d’avoir à prendre de déchirantes décisions lorsqu’elle siège au comité de sélection des nouveaux locataires. "La dernière fois, j’ai trouvé ça horrible, parce qu’il a fallu dire non à des gens merveilleux qui auraient été parfaits."

Nonobstant cette légère contrariété, la bonne entente régnant entre les membres concourt à un tissu social plus solidaire. "Ça permet d’échanger des services. Ma voisine est venue frapper à ma porte l’autre jour pour me dire qu’elle s’était acheté un beau pot de fines herbes fraîches et que si j’en avais besoin, j’avais juste à aller en prendre. C’est des petits gestes, mais ça finit par faire une différence entre habiter dans un logement où tu n’as pas de liens avec tes voisins et une coopérative."