Vie

Festival d’art érotique : Chaud mais pas trash

Du 12 au 17 août prochain se tiendra au Musée Juste pour rire PROVOCATION – ARTundressed, le tout premier Festival d’art érotique à Montréal: six jours pour promouvoir positivement la sensualité, l’érotisme et la beauté à travers les arts visuels.

Existe-t-il un sujet plus universel que l’érotisme? Nous sommes avant tout des êtres sexués appréhendant le monde par nos cinq sens, et pour rejoindre le plus grand nombre, on peut dire qu’il s’agit d’une formule gagnante. L’événement est bien sûr sexy, pas vraiment pour les enfants, mais toujours de bon goût. L’idée est inventive et tout ce que l’on peut y voir est implicite et suggestif, très chaud mais jamais trash.

En collaboration avec Le Bal Érotique, Monde Osé et Erotic Signature, le Conseil des arts du Québec (CAQ) accueille ARTundressed, une exposition coquine en tournée internationale qui passe également par Amsterdam, Berlin, Londres et Miami et qui présente le travail de 95 artistes dont les oeuvres côtoieront celles des 28 artistes sélectionnés par le Conseil. En plus de cette exposition, seront au programme derrière les portes du Musée Juste pour rire – bien souvent jusqu’à tard le soir – de la danse, des performances, des défilés de mode, de la musique, des projections vidéo, des films, des lancements de livres et bien d’autres choses, toujours dans une ambiance de douce provocation.

Parmi les artistes sélectionnés, plusieurs Québécois seront représentés, tels Yoakim Bélanger, Jean Pronovost, Bob Desautels et Scott Ferry, lesquels exposeront à côté de grosses pointures internationales comme Hr Giger et Nelly Recchia. Coup d’éclat, on pourra également y voir une sélection de nus photographiques de Madonna datant de 1979 et signés Martin H.M. Schreiber.

ARTS VISUELS ET EROTISME

L’art érotique a évolué au fil du temps à l’intérieur de variations et de critères dictés par l’époque de sa conception: ce qui est considéré comme seulement sensuel à une époque était bien souvent perçu comme complètement amoral à l’époque précédente… Pensons seulement aux représentations masculines suggestives de Raphaël, Michel-Ange, ou encore à L’Origine du monde de Gustave Courbet. Julien Ferrari, directeur artistique du Festival, explique que l’érotisme et la sensualité ont longtemps été définis à l’intérieur de la sexualité. "En dissociant la sensualité de la sexualité, on peut aller bien plus loin visuellement. Présenter la sensualité par le biais des arts visuels est le meilleur moyen de rééduquer les gens sur ce point. Que le message soit clair: il n’est pas question ici d’étalage pornographique."

L’IMPLICATION DU CAQ

Il faut être drôlement culotté pour s’appeler le Conseil des arts du Québec lorsque l’on est un organisme non gouvernemental à but non lucratif. Le CAQ est en fait un tremplin tous azimuts pour le milieu des arts avec une mission très claire: créer une cohésion et des partenariats entre la collectivité, les créateurs, les producteurs et les diffuseurs de manière dynamique et concrète. Des événements souvent multidisciplinaires sont ainsi mis sur pied en misant sur le rayonnement local et international des artistes.

Éric Bolduc, instigateur de Ratsdeville – le webzine de la diversité en arts visuels, s’est associé au CAQ en tant que partenaire communication et médias dans le cadre de PROVOCATION – ARTundressed: "Je crois sincèrement que cette première édition du premier Festival d’art érotique de Montréal interpellera le grand public en frappant l’imaginaire d’une façon intelligente et débridée. Les Québécois et les Québécoises ont besoin d’initiatives de la sorte, qui constituent ni plus ni moins qu’une porte d’entrée aux beaux-arts et qui risquent, souhaitons-le, d’élargir les mentalités."

Pour l’horaire complet, le prix des billets des événements spéciaux, les artistes et autres infos, visitez le www.conseildesarts.org.