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Formations : Ajustements systématiques

Les technologies évoluent. Les besoins des entreprises également. C’est donc aux institutions d’enseignement de s’assurer de l’adéquation de leurs formations, en collaboration avec le milieu, évidemment.

"On vise à s’assurer que les gens qu’on forme à Québec puissent travailler à Québec", indique Michel Gingras, directeur de la planification pour Emploi-Québec, région de la Capitale-Nationale. Devant cette nécessité, les programmes de formation continue, au niveau collégial ou universitaire, sont ajustés systématiquement aux besoins du milieu. Quitte à créer de nouveaux programmes s’il le faut, comme ç’a été le cas avec les formations en animation, question de répondre aux demandes d’industries comme Beenox ou Ubisoft.

"C’est une nouvelle industrie qui n’existait tout simplement pas il y a 10 ans. On est venu cogner à notre porte, nous demander ce qu’on faisait ici. On avait déjà des programmes d’informatique, des programmes d’art, mais rien pour les combiner. Il y avait un nouveau besoin et on a créé un nouveau programme pour y répondre, soit le baccalauréat en animation, qui débute en septembre", souligne Hélène Johnson, adjointe au vice-recteur aux Études et aux Activités internationales. D’ailleurs, outre l’Université Laval, le Cégep de Lévis-Lauzon a renouvelé sa collaboration avec Créaform pour la formation de concepteurs-dessinateurs à l’ordinateur. Au Cégep de Sainte-Foy, on a lancé récemment deux nouvelles formations dans le domaine: programmation de jeux vidéo et gestion de réseaux sans fil. Le tout s’ajoutera à la formation en Animation 3D déjà offerte du côté du Cégep Limoilou, où le taux de demandes d’inscription est d’ailleurs en hausse de 30 % actuellement.

D’ailleurs, dès l’arrivée d’Ubisoft en 2005, des ententes avaient été conclues avec la vaste majorité des institutions d’enseignement post-secondaire de la région. La résultante? Offres de stages, de conférences ou de partage d’information. Même les professeurs viennent parfois faire un passage en entreprise. "C’est très important pour nous de soutenir la relève. C’est comme ça qu’on va faire grandir l’industrie", souligne Chantale Cloutier, directrice des communications chez Ubisoft. Le travail fait ici se reflète aussi dans les embauches: "Il y a une bonne majorité de nos employés qui viennent de la région de Québec, mais aussi des régions avoisinantes et de l’extérieur, de l’international", complète Mme Cloutier.

Bien entendu, le processus de mise à jour ne se limite pas à ce domaine. Par exemple, question de pourvoir aux besoins en production pharmaceutique, le Cégep de Sainte-Foy a créé un programme de Conduite de procédés de production pharmaceutique. Devant la nouvelle donne environnementale, le Cégep F.-X.-Garneau offre des formations sur l’état actuel de la planète et son futur. À l’Université Laval, on évalue entre 25 et 30 formations annuellement, une opération à laquelle participent, entre autres, des gens du milieu. "Ces gens-là sont invités à une table ronde. On leur demande s’ils ont déjà engagé des diplômés, comment la formation répond aux besoins, quels seront leurs besoins futurs, explique Hélène Johnson. On va au-devant d’eux pour s’assurer qu’on va répondre adéquatement à ces besoins-là."