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Prendre le jeu au sérieux : Faites vos jeux!

Vous êtes né avec une manette de jeu dans les mains? Même un tsunami ne pourrait vous faire décoller de votre écran? Lorsqu’on vous propose de jouer, vous dites toujours "Wii"? Si vous répondez par l’affirmative à ces questions et qu’en plus vous possédez une quelconque fibre artistique, il est peut-être temps pour vous de prendre le jeu au sérieux.

L’industrie du jeu vidéo se porte bien au Québec, très bien même. Selon une récente étude de l’organisme de concertation TECHNOCompétences, la croissance globale de l’industrie québécoise des jeux électroniques – entreprises de développement de jeux, de tests, de logiciels et de services de support confondus – devrait être de 25 % à la fin de 2008. Au bas mot, cela signifie plus de 1500 nouveaux emplois créés dans la seule année en cours. Des emplois qui, pour la plupart, s’avèrent aussi ludiques que lucratifs.

À ce titre, Montréal tire particulièrement bien son épingle du jeu, puisque la métropole draine environ 85 % des emplois reliés à l’industrie des jeux vidéo du Québec. Si la filiale montréalaise du joueur planétaire Ubisoft emploie quelque 1800 "collaborateurs" (alors qu’on estime présentement à 5000 le nombre d’emplois dans l’industrie pour l’ensemble de la province), reste que les petites et moyennes entreprises poussent comme des champignons et ne cessent de se greffer à cette industrie en continuelle expansion.

Pour les concepteurs de jeux vidéo en herbe, les perspectives sont donc rien de moins qu’immenses. D’autant plus que ce secteur est aujourd’hui alimenté par l’arrivée des nouvelles consoles Xbox 360, Nintendo Wii et Play Station 3, mais aussi par l’explosion des jeux sur cellulaire et la convergence de nouveaux contenus multimédias.

Thiéry Adam est chef concepteur et producteur associé pour LUDIA, une jeune et dynamique entreprise montréalaise spécialisée dans la création et la distribution de contenu multiplateforme de divertissement interactif. Petit jeu questionnaire sur son cheminement de carrière.

Voir: Peux-tu nous parler un peu de ta formation?

Thiéry Adam: "Au collégial, j’ai d’abord suivi une formation au cégep Marie-Victorin en Arts et Lettres, profil bande dessinée (profil qui n’existe plus aujourd’hui). Ensuite, j’ai fait mon baccalauréat en beaux-arts à l’Université Concordia, c’est-à-dire une majeure en cinéma d’animation et une mineure en image et son numérique. Je suis présentement en train de terminer une maîtrise en gestion de projet à l’UQAM."

Pourquoi avoir choisi de t’orienter vers l’industrie du jeu vidéo?

"Contrairement à la bande dessinée ou au cinéma d’animation, j’avais l’impression que le jeu vidéo était un domaine où l’on peut encore inventer et développer des choses qui n’ont jamais été vues ni expérimentées. Il reste énormément de terrain à défricher dans l’industrie du jeu interactif, tant sur le plan du contenu que du format."

À quoi ressemble ton parcours professionnel depuis tes débuts dans l’industrie?

"Comme beaucoup de nouveaux "joueurs", j’ai débuté ma carrière chez Ubisoft, où j’ai travaillé pendant quatre ans et demi. J’ai commencé au contrôle de la qualité, où l’on teste les jeux, puis j’ai rapidement pu être affecté à la production de jeux vidéo, tout d’abord comme concepteur de niveaux. Pour faire une analogie avec le cinéma, concevoir un niveau dans un jeu vidéo, c’est un peu comme faire la mise en scène d’une seule séquence dans un film. Ensuite, je suis devenu concepteur de jeux (game designer). Là, on travaille vraiment à la vision d’ensemble du jeu, au niveau du scénario, des règles du jeu et de l’interactivité entre les personnages. J’ai entre autres travaillé comme concepteur sur l’un des jeux Star Wars."

Aujourd’hui, en quoi consiste ton travail chez LUDIA?

"Je cumule deux titres: chef concepteur (lead game designer) et producteur associé sur les divers projets. Un projet commence avec un mandat de la direction. Mon rôle est de veiller à la réalisation de ce mandat, en clarifiant les objectifs et en établissant un plan de projet en vue de les atteindre. Concrètement, chez LUDIA, nous créons des oeuvres de divertissement multimédia qui sont plus que de simples jeux vidéo. Par exemple, nous travaillons présentement à offrir une expérience de jeux comportant plusieurs facettes autour de la musique dans un environnement social interactif, basée sur l’émission de télé American Idol. C’est très stimulant de travailler dans une plus petite entreprise, car le travail n’est pas compartimenté: mon implication va du design artistique à la gestion du produit."

www.ludia.com
www.ubisoft.com
www.technocompetences.qc.ca

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CARRIERE EN JEUX

Depuis 2006, la campagne Ma Carrière en Jeux.Com vise à promouvoir les carrières dans l’industrie des jeux interactifs au Québec. Par le biais d’un site Internet, les jeunes comme les moins jeunes peuvent en apprendre davantage sur les divers métiers du jeu vidéo ainsi que sur les programmes de formation disponibles dans les différentes régions du Québec. Le site Web contient également un répertoire des principales entreprises d’ici qui se spécialisent dans l’édition de jeux interactifs, le développement, la fourniture de services ou la conception de logiciels. Info: www.macarriereenjeux.com.