Tous les jours, l’actualité fournit de l’information sur de nouveaux ou d’interminables conflits à travers le monde. Les guerres civiles, ethniques et religieuses ou les génocides au Rwanda et en Bosnie ne sont que quelques exemples d’hostilités où la violence atteint des sommets inimaginables. Plus près de nous, les revendications des autochtones, le différend entre les Québécois et les Franco-Canadiens ou la question des accommodements raisonnables sont d’autres exemples de divergences d’opinions pouvant faire jaillir quelques étincelles. Peu importe l’intensité du débat, la médiation ou la négociation s’avèrent des moyens efficaces et pacifiques de résoudre les contentieux. Dans la région, une seule institution propose une formation en études de conflits pour les téméraires qui désirent travailler dans ce domaine: l’Université Saint-Paul.
En 1980, l’Université Saint-Paul décide d’accueillir sous son toit l’Institut canadien pour la résolution de conflits, un organisme à but non lucratif qui offre des cours pratiques dans ce secteur. Dans le même ordre d’idées, l’université développe une maîtrise en études de conflits en 2004. Vu la popularité du programme, un baccalauréat est mis sur pied trois ans plus tard. La maîtrise a déjà plus de 100 diplômés à son actif. "L’identité canadienne est grandement orientée vers la paix, explique Vern Redekop, coordonnateur du programme en études de conflits à l’Université Saint-Paul. Beaucoup pensent que pour être Canadien, il est nécessaire de travailler pour la consolidation de la paix. Il est plus important pour nous de trouver des façons discursives de transformer les conflits que d’utiliser la force."
De la médiation à la connaissance de soi
"Avant d’aborder un conflit, il est toujours nécessaire de commencer avec soi-même", affirme M. Redekop. Il cite l’exemple d’un jeune Rwandais, Oscar Gosana, qui a perdu sa famille lors du génocide. Après avoir effectué sa maîtrise en études de conflits à l’Université Saint-Paul, le jeune homme travaille maintenant pour le gouvernement en matière de revendications autochtones. "Il est retourné un temps au Rwanda, mais le programme a joué un rôle significatif dans sa vie, raconte le professeur. Il est passé de l’état de victime à quelqu’un qui peut agir de façon considérable." Ces sages paroles de M. Redekop démontrent sans aucun doute l’ouverture et la spiritualité dans lesquelles baigne l’Université Saint-Paul. Le programme d’études de conflits comporte à la fois des cours de psychologie et d’éthique, en plus des cours de science politique et de sociologie. "La complexité de l’être humain est une question importante pour nous, de même que ses paradoxes et ses ambiguïtés", précise le professeur.
POSSIBILITÉS DE CARRIÈRE
Les études de conflits peuvent être utilisées partout et en tout temps. Plus concrètement, les diplômés du baccalauréat pourront occuper, entre autres, des emplois à titre de médiateurs, de négociateurs, de conciliateurs, de conseillers, d’analystes de conflits, de gestionnaires en ressources humaines et de projets d’intervention, et beaucoup plus. Avis aux intéressés, le professeur Redekop souligne que l’inscription au programme en études de conflits peut s’effectuer jusqu’à la dernière minute, soit jusque vers la fin du mois d’août.
www.ustpaul.ca/baccalaureat-maitrise-etudes-conflits.asp
www.ustpaul.ca/humansciences/documents/studentguide2007-2008/etudesconflits_f.pdf