Paul Faucher cumule plus de 15 ans d’expérience dans le métier et est considéré comme l’un des meilleurs concepteurs de la région. Depuis 2003, il agit comme chargé de projet chez Espace vital, firme née en 2003 d’une fusion de bureaux. "Le fait de réunir sous un même toit quatre architectes d’expérience nous donne accès à de beaux projets comme l’agrandissement du pavillon Argyll", indique-t-il.
Il fait équipe avec son père, Louis Faucher, ainsi que Jean-Claude Tardif et François Coutu. Ensemble, ils ont participé à la construction, à l’agrandissement ou à la restauration de plusieurs bâtiments d’importance de la région, notamment l’Université de Sherbrooke, le CHUS, le palais de justice, le Musée des beaux-arts et l’hôtel de ville.
"Sherbrooke est vraiment le noyau architectural en Estrie. J’y vois un beau potentiel, même si elle n’a pas le dynamisme de Montréal parce que le côté affaires n’existe pas vraiment ici. Sherbrooke, c’est une ville de services, d’institutions. On a des hôpitaux, des écoles postsecondaires. Il y a aussi beaucoup à faire dans le centre-ville", affirme-t-il.
Paul Faucher voit d’ailleurs d’un bon oeil la récente construction du Centre des arts de la scène Jean-Besré. "Qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, il faut au moins concéder que c’est LE bâtiment par excellence des années 2000 en architecture à Sherbrooke. Sa forme sculpturale respecte tout à fait les tendances actuelles", soutient-il.
Mais en même temps, Sherbrooke possède une âme unique influencée par la culture anglo-saxonne, ce qui se reflète évidemment dans l’architecture de ses bâtiments. "Il faut savoir respecter son histoire, mais il faut aussi faire attention, parce qu’en faisant du faux vieux, on enlève de la valeur au vrai vieux", fait valoir l’architecte.
Pour cela, il n’hésite pas à avoir recours à un style contemporain et fonctionnaliste dans ses nouvelles réalisations. "Les principes contemporains ont été développés dans les années 20 et suivent les modes qui passent et reviennent. Ça ouvre à beaucoup de possibilités. Les structures d’acier permettent un design plus audacieux. En même temps, c’est un style qui démontre une grande simplicité et une certaine pureté grâce à une décoration plus dépouillée."
Pour donner un peu plus de chaleur à ce style que plusieurs qualifient de froid, Paul Faucher n’hésite pas à marier le verre et l’aluminium à des matériaux plus naturels comme le bois, la pierre ou l’ardoise. "Je veux équilibrer le tout pour faire une architecture chaleureuse", dit-il.
Paul Faucher siégera en janvier 2009 au jury des Prix d’excellence en architecture, remis depuis 30 ans par l’Ordre des architectes du Québec. Ce concours annuel vise à récompenser la plus belle oeuvre architecturale réalisée par des gens de chez nous. Bien que déçu de ne pouvoir participer, il se dit flatté d’avoir été retenu pour le jury. "C’est un grand honneur pour moi parce que c’est très rare que des architectes des régions soient choisis pour jouer ce rôle", mentionne M. Faucher.