Lagerfeld enfin dévoilé! L’invitation est trop tentante pour ne pas sauter sur le DVD du documentaire de Rodolphe Marconi (Le Dernier Jour, Défense d’aimer) qui vient tout juste de paraître chez nous. Le film a fait fureur l’année dernière au festival de Berlin. Et pas une fashionista, de Paris à New York, n’a raté sa sortie. Pourtant, on n’y apprend que très peu de choses sur monsieur Chanel. Oui, Lagerfeld parle un peu de son enfance, de son intransigeance en amitié, de son homosexualité précoce, mais on effleure la surface de ce monstre sacré de la mode chez qui le contrôle de l’image est une seconde nature. Ce n’est pas grave; l’essentiel du film n’est pas là. Rodolphe Marconi est un artiste. Ses images sont belles. Son regard est pur, admiratif mais sans obséquiosité. Et puis, l’homme et la machine phénoménale qui assure son intendance font rêver. Certes, Karl ne nous laisse pas découvrir l’homme. Il nous livre seulement Lagerfeld, le personnage. Mais le personnage que l’on découvre ici sous un jour nouveau, en gros plan et dans une certaine intimité, méritait son film. L’intelligence, la classe et la culture foudroyante qu’on lui connaît sont, comme toujours, au rendez-vous. Que demander de plus? Lagerfeld Confidentiel, de Rodolphe Marconi, Koch International.