Vie

Hubert et Nicolas Reeves : À la croisée des mondes

Quand l’art et la science se rencontrent. Une soirée en compagnie d’Hubert et Nicolas Reeves.

C’est à une soirée d’exception que nous convie la Fondation du Musée de la nature et des sciences de Sherbrooke. Cette conférence, intitulée Quelques Points sur une feuille de papier, réunira sur scène Hubert et Nicolas Reeves. Les étudiants universitaires et collégiaux, de même que les enseignants et les créateurs, se sentiront sans doute interpellés par cet échange entre le monde de la science et celui de la création. Si le père astrophysicien et grand vulgarisateur scientifique se passe de présentation depuis des lustres, son fils Nicolas, moins connu du grand public, n’en possède pas moins un parcours professionnel marqué, tout comme celui de son père, par la multidisciplinarité. Des études d’architecture, mais aussi de physique, l’ont conduit à une carrière de créateur et d’enseignant à l’École de design de l’UQAM.

Joint par téléphone, Nicolas Reeves parle avec passion de science comme d’art. "Il y a un danger à regarder le monde par une seule lorgnette, que ce soit celle de la science ou celle de l’art", dit-il avec conviction. Ce sera d’ailleurs le thème central de cette rarissime soirée réunissant deux penseurs d’importance qui partageront avec le public le fruit de leurs fécondes réflexions sur les fondements des relations entre l’art et la science.

Il ne s’est pas toujours agi de deux domaines distincts, rappelle-t-il. "Souvenez-vous qu’à la Renaissance, art et science marchaient main dans la main. Mais la science a par la suite gagné en prestige, d’une part à cause de son pouvoir prédictif, et d’autre part à cause du pouvoir militaire. D’ailleurs, les plus prestigieuses écoles techniques de France furent fondées sous Napoléon. Toutefois, on assiste depuis les années 70 à des tentatives de réconciliation entre ces deux grands domaines." Lui-même prêche par l’exemple, s’impliquant notamment dans le centre interdisciplinaire qu’est la Société des arts technologiques (SAT) de Montréal.

Lors de cette soirée, le père et le fils iront de nombreux exemples afin de démontrer que l’art et la science doivent s’unir pour nous permettre de comprendre certains phénomènes. "La science nous informe sur la forme des choses, mais est impuissante à lui donner un sens. L’artiste a lui cette capacité à explorer des avenues de recherche sans avoir à énoncer au préalable d’hypothèses de départ. Il constate des zones de mystère autour de lui et jette des regards latéraux sur le monde."

Le 15 octobre à 18h30
Au Théâtre Granada