Facebook, blogue d’initiés, cybertuyau d’une copine fashionista, plusieurs courroies de transmission rendent aujourd’hui possible un commerce local et international nouveau genre tout en donnant un immense coup de main aux créateurs d’ici et d’ailleurs. Plusieurs arrivent désormais à se faire ainsi connaître des détaillants, et ce, en investissant au minimum dans la pub. Le meilleur des mondes, quoi! Les résultats de notre dernière virée.
UN T-SHIRT QUI EN DIT LONG
ONETOP, c’est d’abord un concours annuel de design graphique qui vise à soutenir les artistes locaux, ainsi qu’à promouvoir leur travail. Mais, suite aux délibérations du jury, ça devient aussi une collection complète de t-shirts disponibles en ligne. Les pièces sont fournies par le label Blank; elles sont donc de fabrication 100 % québécoise. En plus de limiter la pollution occasionnée par le transport, la production s’inscrit dans une démarche environnementale plus large: éviter les pesticides, utiliser des teintures à base d’eau et réutiliser les retailles pour en faire des accessoires. Puis, la sérigraphie s’effectue directement à Montréal afin d’encourager le commerce local. À chaque édition, et ce, depuis les débuts du concours en 2002, un nouveau thème est graphiquement discuté par la relève du design. En 2008, on demandait aux jeunes artistes: "Qu’est-ce que le design aujourd’hui?". L’un des projets reconnu par le jury et le public est celui de Mélissa Pilon, une jeune designer graphique montréalaise. En s’inspirant de Victor Papanek, un défenseur de l’écologie et de l’implication sociale en design, elle propose une pièce qui dénonce la surconsommation. En plus d’être très esthétique, ce top est lourd de signification et fait définitivement passer le message! 39 $ chez ONETOP. www.onetop.ca
CYGNE PRÊT À PORTER
Tara Bethune-Leamen est la créatrice derrière la griffe de la Colombie-Britannique SWANclothing & Totes. Elle s’est fait connaître par plusieurs sur Etsy.com, le lieu de rencontre préféré des geekettes pour acheter ou vendre des articles faits à la main. Tara propose des sacs et des t-shirts luxueux et de grande qualité, tous faits de ses mains de maître. Les ornements des pièces sont cousus, dessinés au pochoir, brodés ou montés en courtepointe par la créatrice elle-même. Le résultat final se trouve à la jonction de l’allure romantique et la fonctionnalité. Les matières premières qui servent à la conception de chaque article sont naturelles ou proviennent de surplus de production et de matériel industriel récupérés. Ce spacieux sac démontre bien à quel point la designer – et fana de cygnes – est amoureuse de la nature. Son inspiration: l’océan, à la tombée du jour. Le sac fourre-tout est fait de denim récupéré, sur lequel des étoiles bronze ont été ajoutées à la main à partir d’un pochoir. Question de se rapprocher de l’allure nautique, les bordures ainsi que les ganses sont faites de corde blanche. Pratique, une grande poche extérieure permet de garder l’essentiel à portée de main, alors qu’une pochette amovible a spécialement été conçue pour y glisser son téléphone cellulaire et y accrocher ses clés. Le petit détail craquant: chacun des sacs SWAN a son propre cygne, brodé à la main, à un endroit unique et secret. 130 $ chez Etsy. www.etsy.com; www.swandiamondrose.com
MON FOULARD DE LAINE
Yokoo, c’est une designer américaine d’accessoires nouveau genre qui fait aussi partie de cette cybercommunauté nommée Etsy.com. Sous sa coupe de petite fille et derrière ses immenses lunettes se cache une créativité certaine. Cette jeune artiste manie la laine et l’acrylique pour fabriquer à la main chaque pièce. Sa promotion, elle la fait entièrement sur Internet par l’intermédiaire de son blogue et de son distributeur, si l’on peut ainsi nommer Etsy. À la demande des éditeurs du site, elle a d’ailleurs accordé une entrevue qui parait en page d’accueil. Pendant que certains effectuent le retour à la terre, Yokoo, elle, fait un retour à la laine. Oublions les massives chaînes dorées à la Run DMC, la tendance grunge nous incite à troquer ce matériel précieux pour quelques fibres moelleuses. Chose certaine, c’est beaucoup plus léger à porter. La designer émet cependant une mise en garde: "Si vous n’aimez pas que l’on vous regarde dans la rue, ne portez pas cette pièce!" Outre l’originalité, ce qui est magique dans cet univers d’artisanat, c’est que, étant en contact directement avec l’artiste aux crochets, il est possible de commander la couleur désirée. La seule condition, c’est que la laine convoitée soit disponible en atelier. Certes, ce foulard est plus ou moins fonctionnel. Mais, les fashionistas aguerries vous le diront, il joue parfaitement son rôle d’accessoire hivernal. 65 $ chez Etsy. http://Yokoo.etsy.com; www.flickr.com/yokooyokoo
MÉTAL À ACCESSOIRISER
Derrière le nom imogeneANDannie, une griffe d’accessoires made in Baltimore, se cachent trois créateurs qui forment ce studio indépendant. C’est Annie, jeune designer de 26 ans, qui se charge de la création et de la fabrication dans le studio. Disponible dans plusieurs boutiques américaines, c’est encore sur Etsy.com que la griffe s’exporte, pour notre grand plaisir! Mais, parlant de promotion de l’art local sur le Web, imogene est aussi membre d’un rassemblement nommé Charm City Craft Mafia. Les artisans de ce collectif de la ville surnommée Charm City se rassemblent afin de promouvoir les créateurs de la place. Après tout, l’union fait la force! En parcourant les images des nombreux modèles de boucles d’oreilles, colliers et bagues, il est facile de deviner la véritable inspiration d’Annie: la nature. Ces créations sont couvertes ou s’inspirent des formes des arbres, des branches et des oiseaux. Sa démarche créative est certainement très près de ce qu’elle observe depuis sa fenêtre. Ici, les boucles d’oreilles d’inspiration art nouveau sont faites à partir d’argent fin. Elles sont la délicate et abstraite représentation d’une fleur. Le bijou, composé d’une fine et longue tige qui retient le pétale nouveau genre, sort résolument de l’ordinaire! 62 $ US sur Etsy. http://imogeneANDannie.etsy.com; www.imogene.org
DESIGN, DÉCO BRANCHÉE ET MOUSTACHE
Lorsqu’on entend parler de Velvet Moustache, on se demande d’où provient ce nom pour le moins original. Détrompez-vous, ce n’est pas en lien avec une pilosité de velours, mais plutôt inspiré de l’esprit ludique de ces attachantes créations. Ce sont en fait des "Art Toys" à forte connotation éthique et écologique. Les peluches montréalaises sont créées localement à la main à partir de matières biologiques ou réutilisées, le tout dans un univers créatif qui se renouvelle sans cesse. On peut se procurer depuis peu quelques Boubounets (gamme de petits toutous amusants) et compagnie sur le site Web de Velvet Moustache. Notez bien: tout ce que vous verrez en ligne est disponible par commande téléphonique ou Internet. Le dernier dada des créateurs derrière la Moustache, ce sont les esturgeons! Ces animaux marins en peluche sont tous des espèces uniques, composées d’un côté de tissu certifié biologique, de l’autre de matières neuves ou réutilisées aux imprimés tendance. À ce jour, deux grandes familles ont été répertoriées: les colosses de 133 cm de long, ainsi que les minus qui en mesurent 78. On dit qu’ils adoren
t traîner sur le canapé afin d’agrémenter le décor et d’ajouter une touche personnelle au foyer. De 42 $ à 76 $ chez Velvet Moustache. www.velvetmoustache.ca