Vie

Rocco Cortina : Trafic d'influences

Ils sont d’incontournables acteurs du milieu des affaires, de la restauration ou de la mode. Ils nous parlent de ce qu’ils font, de ce qu’ils sont, mais aussi de ce qu’ils consomment en nous livrant la cartographie de leurs habitudes.

FAITES COMME CHEZ VOUS!

On rencontre Rocco Cortina par un matin neigeux, juste avant l’ouverture de son populaire Ristorante Il Matto, avenue Myrand. À peine installé devant son cappucino, il se lance: "J’ai travaillé dans plusieurs restos et j’ai toujours voulu en avoir un, voir si j’étais capable d’en tenir un, pas seulement d’être "le fils de"." À voir le succès de son commerce tout juste âgé de deux ans, aucun doute que le fils du proprio du Michelangelo et de la femme derrière les pâtes alimentaires Cortina a su sortir de l’ombre de ses parents italiens. Malgré tout, celle de sa mère plane dans le Matto: c’est de ses recettes que le menu de l’établissement est inspiré. Une sorte d’hommage, en fait.

"Je ne voulais cependant pas faire un resto typiquement italien, avec la nappe carreautée et la chandelle dans une bouteille, enchaîne-t-il. Je voulais faire ça actuel, mais en gardant l’authenticité des plats." En laissant glisser notre regard sur le plancher de bois vert lime et l’immense photo noir et blanc où deux gamins nous fixent en avalant leurs pâtes, on ne peut que se dire: mission accomplie… L’authenticité des plats, elle, se double d’une dimension réconfortante plus que bienvenue. "C’est le genre de bouffe que t’as envie de manger quand il fait tempête: une bonne soupe minestrone, un spaghetti aux boulettes de viande… Je veux que les clients se sentent comme à la maison."

Quand même, ouvrir un restaurant de cette catégorie (pas cher, mais pas donné non plus) dans une rue surtout fréquentée par des étudiants était un pari risqué. Mais la qualité des plats, de la carte des vins et du service auront tôt fait d’alimenter le bouche à oreille et de remplir le resto, même dans une période creuse comme novembre. Le Matto a tellement le vent dans les voiles que son propriétaire caresse même le projet d’en ouvrir un second… mais il prendra une gorgée de café plutôt que de nous en dire plus.

À l’entendre vanter les charmes de Québec, on suppose que le petit nouveau aurait aussi pignon sur rue dans la capitale… "J’aime le rythme de vie lent de Québec: me promener tranquillement, arrêter prendre un café sur Cartier, jouer au golf et pêcher tout près… Québec ne se vit pas dans les night-clubs", relate le natif de Duberger. Il s’est donc assagi, celui que sa famille surnommait "le cinglé" (il matto en italien) en raison de son incroyable capacité à faire la fête… "Je comprends pourquoi mes parents sont restés ici au lieu d’aller à New York ou à Toronto. Et il y a moins d’Italiens, ce qui est bien: ça fait moins de compétition!" conclut-il dans un rire.

Ristorante Il Matto
850, avenue Myrand
Québec
418 527-9444
www.ilmatto.ca

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CARNET D’ADRESSES

Vos favoris…

Restos: J’adore les restos, mais mon endroit préféré pour manger, ça reste chez ma mère! Sinon, je suis un fidèle du Métropolitain pour les sushis et du Cosmos pour les déjeuners.

Bars: Le Boudoir, le Maurice, le Dagobert. Mais je ne sors plus beaucoup…

Endroits pour faire du sport: Le Club Avantage, le Mont-Sainte-Anne, Le Relais, Stoneham, le Golf Royal.

Lieu historique: Le Petit Champlain.

Où achetez-vous…

Vos vêtements? Oclan et Simons.

Vos meubles? Signature Maurice Tanguay et Mà, mobilier actuel.

Vos articles de déco? Zone.

Vos magazines? Lecto, à Place Naviles.

Vos produits d’alimentation? Aux Halles, au Marché du Vieux-Port et à celui de Sainte-Foy.

En vrac

Un endroit qui a fermé et dont vous vous ennuyez? Le bar Le Brandy, sur Grande Allée.

Si vous aviez à dormir à l’hôtel à Québec, où iriez-vous? À l’Hôtel 71 ou au Dominion.

Ce qui manque à Québec? Une salle de spectacle de moyenne dimension, avec des spectacles de différents styles chaque soir.

Un commerçant que vous trouvez franchement sympathique? Emilio Colarusso de l’Épicerie européenne. Je me souviens de lui d’aussi loin que mes cinq ans. Il accueillait tellement bien les enfants!