Vie

Pratiquer la planche à neige à Montréal : Les fous de la rampe

Pratiquer la glisse à Montréal, c’est possible. Sur le mont Royal ou près du Stade olympique, les accros de la planche s’en donnent à coeur joie durant l’hiver. Attention, sport réservé aux initiés.

La pratique de la planche à neige n’est pas l’apanage des stations de ski. À Montréal aussi, chaque hiver, une communauté tricotée serré prend d’assaut les rampes d’escaliers et autres esplanades bétonnées. Un terrain de jeu pour initiés seulement, qui comporte ses règles et ses limites légales, mais qui connaît ses heures de gloire dans le petit monde de la glisse.

Depuis sept ans, cette pratique est devenue de plus en plus populaire. "Le background urbain est très intéressant pour les snowriders", explique Dave Fortin, représentant de la marque Nitro. La plupart des jeunes qui pratiquent ce sport sont en recherche de visibilité et réalisent des films qu’ils cherchent à vendre. Les vidéos promotionnelles tournées en ville sont toujours plus appréciées."

Autres facteurs d’intérêt, le danger et le défi technique. "Comparativement aux rails de montagne, on se retrouve souvent à glisser sur des rampes plus élevées", souligne Éric Lamothe, qui pratique la compétition depuis six ans. Évoluer sur des rampes d’escaliers en béton ou des poteaux en métal peut se révéler très dangereux pour les amateurs: "Il n’y a pas souvent de neige sur les marches!"

C’est sur les pentes du mont Royal, près de l’Hôpital juif de Montréal, et sur l’esplanade du Stade olympique qu’ils se retrouvent. Les cinq "spots" du mont Royal présentent un intérêt particulier: la pente permet aux glisseurs de prendre leur élan avant de s’engager sur la rampe, et les différentes configurations des escaliers donnent toute la latitude pour exercer ses talents dans plusieurs types de figures: down rail, double ou triple kwik rail.

UN RIDER LA NUIT

Le lieu n’est pas populaire seulement auprès des jeunes Québécois. De nombreux sportifs américains viennent y tourner leurs films. "Depuis trois ans, on voit beaucoup de gens qui viennent des États-Unis", dit Éric. Quasiment tous les films américains sur cette discipline tournés en 2008 auraient été réalisés au Québec, à Montréal, Québec et Chicoutimi.

De préférence la nuit, par petites grappes, ils installent consciencieusement leur matériel, le plus discrètement possible. "Il faut éviter de venir pendant la journée ou à des heures qui peuvent être problématiques à cause de la proximité de l’hôpital", explique Éric Lamothe. On évite donc de faire trop de bruit. La pratique du snow en ville comporte ses contraintes, et le respect de l’environnement immédiat est garant de la pérennité du sport, qui, bien qu’illégal, est relativement toléré par les autorités.

Ils seraient une centaine, la plupart des habitués des compétitions, à emprunter chaque hiver les rampes d’escaliers du mont Royal. Les marques de planches et de vêtements ont suivi la tendance, elles multiplient les innovations pour séduire la clientèle. Nitro, très connue des snowriders, a récemment sorti des produits spécifiquement conçus pour ce type de pratique: planches plus solides, adaptées au béton, avec détails branchés, comme ces planches à double base. "On voit apparaître nettement les rayures de la planche grâce à la superposition des couleurs. C’est un peu comme des blessures de guerre, explique Dave Fortin, cool!"

CARNET DES RIDERS URBAINS /

www.nitrousa.com
www.thinkempire.com
www.grenadegloves.com