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Ces métiers qui ne connaissent pas la crise : La crise? Quelle crise?

Ces professions ont le vent en poupe, et pour longtemps. Ingénieur en informatique, mineur ou hygiéniste dentaire, tour de piste de ces métiers qui ne connaissent pas la crise.

Si la crise financière commence à faire sentir ses effets sur le marché de l’emploi québécois, ces professionnels peuvent dormir sur leurs deux oreilles. Leur point commun: ils ont choisi une profession classée par Emploi Québec parmi les plus en demande, avec des perspectives très favorables pour les cinq prochaines années.

Sur 500 métiers et professions, 130 offrent, selon Emploi Québec, de bonnes perspectives d’emploi. Mais parmi ces derniers, un nombre plus restreint de métiers affichent une santé de fer, dans des domaines aussi divers que les services, la santé, l’extraction minière ou encore l’informatique. "Globalement, la conjoncture est très bonne, explique Richard Legris, économiste et auteur du rapport. On parle d’une offre de 700 000 emplois pour 2008-2012, dont plus de 475 000 sont liés à des besoins de remplacement."

Les métiers de la santé restent en tête de liste pour ce qui est de l’offre à venir au cours des cinq prochaines années: dentiste, médecin spécialiste, diététiste, physiothérapeute… "Le vieillissement de la population y est pour quelque chose, souligne Richard Legris. Les gens font davantage attention à leur qualité de vie. On tend par ailleurs de plus en plus vers de nouveaux types de professions, qui aident à nous maintenir en forme plus vieux."

Parmi ces professions choyées, le métier d’ergothérapeute, qui vise à soutenir les personnes dans leur réadaptation à leur milieu professionnel ou personnel à la suite, par exemple, d’un accident. Ils sont 3900 à travers le Québec. Peu connue il y a quelques années, la profession est aujourd’hui de plus en plus en demande, "en réponse aux besoins des baby-boomers, mais aussi grâce aux progrès de la médecine, notamment dans le domaine de l’enfance", explique Françoise Rollin, présidente de l’Ordre des ergothérapeutes du Québec.

Dans la catégorie des sciences naturelles et appliquées et professions apparentées, ce sont les ingénieurs en aérospatiale, les ingénieurs miniers et les informaticiens qui seront le plus en demande au cours des prochaines années. "Dans le contexte d’une économie très dynamique, les ingénieurs font partie de ceux qui tirent le mieux leur épingle du jeu", dit Richard Legris. L’évolution de l’industrie des technologies de l’information et des télécommunications n’y est, selon lui, pas étrangère: "Dans ce secteur, on privilégie de plus en plus les services, au détriment de la production."

Le secteur de l’informatique reste l’un des domaines d’emploi les plus florissants: tous les métiers qui y sont apparentés (consultant en informatique, analyste de bases de données, ingénieur en logiciels, programmeur, etc.) présentent, selon Emploi Québec, des perspectives favorables, ou très favorables dans le cas du métier d’ingénieur en informatique. "Plusieurs secteurs de l’industrie sont en pleine effervescence au Québec", explique Michel Dagenais, directeur du département de génie informatique et logiciel à Polytechnique.

"Le jeu vidéo, ajoute-t-il, a connu une croissance extraordinaire, avec l’implantation ces dernières années de plusieurs entreprises internationales à Montréal. Mais le secteur aéronautique est aussi très dynamique, ainsi que celui des télécommunications, d’Internet. On assiste aussi au développement du secteur de la conception de logiciels et de biens informatiques pour les industriels ou dans le domaine de la santé."

Dans un tout autre registre, le secteur minier affiche lui aussi de belles perspectives. Les professions de mineur d’extraction et de préparation ou de surveillant du forage et des services reliés à l’extraction de pétrole et de gaz figurent parmi les plus en demande. Au même titre que celle d’ingénieur minier: "L’industrie accuse un ralentissement depuis l’automne, explique Richard Simon, responsable du programme de génie des mines à Polytechnique, mais globalement, le secteur fonctionne bien, et roulera rapidement de nouveau à plein régime."

À l’heure actuelle, 100 % des diplômés du programme de Polytechnique intègrent le marché du travail. "Il s’agit d’emplois permanents, et l’évolution s’annonce très rapide", ajoute Richard Simon. Si le métier requiert de s’éloigner des centres urbains, les salaires restent alléchants: "Le salaire de départ peut aller de 55 000 à 90 000 $ par année!" Richard Legris nuance néanmoins ce portrait flatteur: "L’industrie minière est l’une des plus sensibles à la conjoncture. On ne sait pas comment elle va réagir à la crise dans les prochains mois."