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HEC : Regain de la finance à l'heure de la crise?

Dans les bulletins d’information, certains termes semblent vouloir être répétés ad nauseam depuis quelques mois: crise financière; crise du crédit; crise de confiance des investisseurs. Les métiers de la finance sont-ils, eux aussi, en récession? On prend le pouls du marché au HEC.

École de gestion centenaire (elle a été créée en 1907), HEC a notamment formé de multiples cohortes de professionnels de la finance, dont plusieurs sont embauchés aux États-Unis et en Europe. Certains d’entre eux, nous apprend M. Jean-Philippe Tarte, responsable de la concentration finance au baccalauréat, ont vu leur poste coupé suite au rétrécissement du marché et à des mises à pied massives, ce que l’on commence à percevoir aussi au Canada. Son constat ne se veut toutefois pas alarmiste. "La compétition entre les institutions qui engagent nos finissants pour aller chercher les meilleurs d’entre eux fait que certains postes sont gardés à cet effet, voire que d’autres sont créés."

SI LA TENDANCE SE MAINTIENT…

Vers quels métiers se tournent les diplômés en finance? "Tout dépend de la nature de leur diplôme. Au baccalauréat en administration des affaires, la gamme des postes possibles est large, car on parle d’une formation de base qui peut mener n’importe où." Début décembre, un nouveau programme a été mis sur pied, le DESS en professions financières. M. Tarte précise cependant qu’il a été créé pour répondre à une tendance du marché, pas à la crise. "Nous avons aussi procédé récemment à une refonte de la maîtrise, qui se complètera désormais en quatre sessions." Ce ne sont là que quelques exemples du dynamisme des HEC, et d’autres changements sont à venir, pour répondre aux besoins du marché et des étudiants. "Mon impression, c’est que nos étudiants vont profiter du nouveau programme, ajouter une année de plus à leur cursus, enrichir leur baccalauréat d’une option. À court terme, c’est le choix qui s’offre à eux."

DES SECTEURS EN CROISSANCE

Et à moyen et long terme? "Le domaine qui en très forte croissance depuis une quinzaine d’années, c’est celui de la gestion des risques. Par rapport à ce que l’on vit en ce moment, on s’aperçoit qu’ils ont peut-être été mal gérés dans les institutions financières. Il y a donc de grandes possibilités au niveau de la recherche et développement. Par ailleurs, il est probable que les choses bougent aussi aux niveaux réglementaire, légal, et éthique. Pour reprendre la formule consacrée, on sent un vent de changement aux États-Unis avec la nouvelle administration, qui veut asseoir une vraie réglementation des marchés, avec une structure plus présente. La surveillance publique sera accrue, et à l’interne aussi, ce qui implique la création de postes." Finalement, comme le mentionne M. Tarte, les chocs financiers sont périodiques, et ils ont un impact à court terme. "On a, par exemple, connu une importante crise du crédit dans les années 80. Celle-ci n’a pas décimé les emplois en finance, au contraire!"

TAUX DE PLACEMENT DES DIPLÔMÉS AU BAA /

2003 92 %
2004 93 %
2005 96 %
2006 95 %
2007 97 %