Marie Geneviève Pilon fait partie de cette catégorie des "filles qui en ont d’dans". Passionnée et créative à l’os, la designer de 88 Queen St. s’est exilée en Estrie pour mener à bien sa petite affaire. Fana de vieilleries et du recyclage, elle nous propose des pièces revisitées ou d’allure vintage hautes en couleur, indémodables à leur façon. Entretien avec l’artisane branchée.
Voir: Quelle est la démarche derrière 88 Queen St.?
Marie Geneviève Pilon: "Depuis que je suis toute petite, les costumes me font "triper". J’ai toujours aimé m’amuser avec les vieux vêtements. J’ai étudié l’histoire de l’art, puis la mode au Collège LaSalle (mon dada, c’était l’histoire du costume). Après avoir travaillé sur le marché commercial, je suis retournée à mon ancienne passion, le vintage. Et 88 est né."
V: Qu’est-ce qui t’inspire pour tes créations?
M.G.P.: "Ça fait maintenant cinq ans que j’ai quitté mon appartement – derrière le métro Mont-Royal – pour ma vieille maison victorienne de la rue Queen, en Estrie. La plupart de mes créations sont dessinées dans mon immense sous-sol. Ma production se fait en grande partie dans une ancienne manufacture de tabac de Granby, où je suis entourée de plusieurs autres artisans. Ces endroits et la campagne m’inspirent. Mais encore, mon amour pour la musique m’a amenée à créer des t-shirts à l’effigie de groupes rock comme Iron Maiden et Led Zeppelin. Ils composent une grande partie de ma collection actuelle."
V: Qu’est-ce que l’on retrouve dans tes collections?
M.G.P.: "Je produis plusieurs styles qui sont destinés aux boutiques. Ces articles sont tous identiques, à quelques détails près. Mais les gens me reconnaissent surtout pour mes pièces uniques. Par exemple, les robes vintage que j’ai présentées à la Semaine de mode, en octobre 2007, font partie de cette catégorie. Comme c’est plus difficile à vendre en boutique, j’offre ce type de fringues dans la section "One of a kind", sur mon site Web. Je dirais que, en général, mes clientes achètent le morceau bien différent qu’elles ont remarqué, et ça leur fait plaisir!"
V: Tes créations sont vendues en ligne depuis quelques mois; pourquoi t’être lancée dans l’e-shopping?
M.G.P.: "Pour moi, c’est comme d’avoir sa propre boutique. C’est une façon indépendante d’avancer. Mais encore, ça permet à mes clientes de partout au Canada de se procurer la bonne taille d’un modèle vu en magasin, ou encore de mettre la main sur ce qui n’y était pas offert. Il m’arrive même de produire à la dernière minute lorsque je reçois la commande d’un article que je n’ai pas en inventaire! Il y a aussi l’aspect écologique qui pèse dans la balance."
V: Qu’est-ce que 88 Queen St. nous prépare pour ses prochaines collections?
M.G.P.: "J’explore présentement d’autres avenues. Comme j’aime décorer ma maison autant que je prends plaisir à retaper une robe d’époque, je cours les bazars à la recherche d’antiquités. Depuis peu, je vends mes lampes faites de vieilles tasses de porcelaine à la boutique Royer de l’avenue Laurier, à Montréal. Je revampe aussi des meubles, comme des fauteuils. Cependant, je dois m’assurer d’être capable d’en produire suffisamment avant d’en commencer la vente."
Pour plus d’information, connaître les points de vente ou magasiner en ligne: www.88queenst.com