Vie

Cinq façons de se faire du bien : Épi-cure

Overdose de bûche, retour de bulles, mal de hotte et stress post-traumatique familial: en janvier, on veut se requinquer, mais sans transpirer. Cinq façons de se faire du bien sans se faire du mal…

Début d’année difficile? Besoin de se refaire une santé? On a beau vouloir suivre à la lettre ses nouvelles résolutions, on n’a pas nécessairement envie de sortir courir en short moulant par -40 °C, de se mettre au jus de carotte et à la soupe de soja sans sel, ou d’aller perdre les eaux au sauna. Comment se faire du bien sans avoir le moral dans les chaussettes…

BUVEZ, DÉTOXIFIEZ

La bonne nouvelle, c’est qu’on n’est plus obligé de proscrire complètement l’alcool de notre vie sociale pour conserver la forme. Boire moins, certes, mais surtout boire mieux, tel pourrait être le leitmotiv de Fabien Maillard, mixologue au Lab, tout nouveau bar spécialisé dans les cocktails, rue Rachel. Depuis 14 ans, cet as des mélanges, fort d’une formation hôtelière, met ses connaissances gastronomiques au service de ses clients. La tendance, selon lui: la recherche de l’authentique, des produits frais, de la simplicité. Fini, les cocktails fluorescents à la Tom Cruise, "on élimine le superflu et on privilégie les associations, la recherche de nouvelles saveurs". Fabien va faire ses courses au Marché Jean-Talon et revient les poches pleines de légumes et de fruits de saison, pour l’apport en vitamines, mais aussi d’herbes et d’épices. "J’utilise de la menthe, de la coriandre, du thym et du basilic." Résultat: des cocktails à la fois bons et efficaces contre les petits bobos de la vie. Et en plus, c’est glamour.

COQUILLAGES CHAUDS

On connaissait déjà les massages aux pierres chaudes, voilà maintenant qu’arrive le massage aux coquillages chauds. La différence? C’est rond, c’est infiniment doux et ça ne requiert pas de réchauffage, donc pas de temps d’arrêt pendant le massage. Résultat: un long, long moment de plénitude ininterrompue, qui allie les bienfaits du massage à la main classique avec la chaleur et la force du coquillage, et qui fait fuir toutes les tensions. Divin. Le soin est proposé par le nouveau Spa Victoria Park, qui a ouvert ses portes il y a un mois à Westmount. Le lieu est entièrement voué à la détente, et l’étage consacré aux soins, pensé pour que l’effort soit réduit au minimum. Le mot d’ordre: simplicité. Pas de menu déroulant, donc, mais des soins adaptés à l’envie du moment dans un décor épuré, conçu à partir de matériaux bruts. Le luxe de ne penser à rien.

BONNES ONDES

Envie de couper les ponts et de s’offrir un moment de calme et d’intimité? Parce qu’on n’a plus tellement l’occasion de souffler, le salon de thé Camellia Sinensis nous offre depuis le 15 janvier un espace sans technologies. Exit les téléphones et les ordinateurs portables, et prière de parler à voix basse, les quatre propriétaires du lieu, d’authentiques passionnés du thé, prennent le contre-pied de la tendance actuelle. Ici, on est convié à rester le plus longtemps possible, pour s’imprégner de l’atmosphère, et à prendre le temps de déguster l’une des 40 variétés de thé de la carte. Une expérience doublement gratifiante: on ressort du salon apaisé et plus intelligent. On aura appris comment s’infusent les thés, quelles en sont les vertus selon la provenance ou la famille d’appartenance. Le tout dans une ambiance propice à la rêverie, bichonné par les propriétaires dont la gentillesse est communicative. Du coup, plus moyen de résister à la tentation de tout envoyer promener.

LES PIEDS DANS LE PLAT

Le petit surpoids post-Fêtes ne doit pas nous empêcher d’être gourmands. Rien ne sert de se jeter sur le tofu et les infusions de soja, on peut apprécier la bonne bouffe à l’année et ne pas ressembler pour autant à tante Aline. La preuve par deux: Gildas Meneu et Andrée Harvey, critiques gastronomiques et pécheurs devant l’Éternel. Pour eux, le plaisir de la table peut rester entier, à condition de suivre certaines règles, et la première: varier les bonheurs. Les bistros français, c’est bien, mais pas toutes les semaines. Mexicains, indiens, végétariens, le choix ne manque pas à Montréal, avec une préférence pour les restaurants asiatiques quand on veut éviter le gras. Autre règle d’or: ne pas arriver au resto le ventre vide, la meilleure manière, selon Andrée Harvey, d’éviter de bâfrer. Et ne pas hésiter à demander un doggy bag, une invention "merveilleuse", dixit Gildas Meneu. Personne ne vous en voudra de ne pas avoir fini votre assiette. Les aliments comme l’artichaut ou les fruits rouges seront d’une grande aide par leurs vertus détoxifiantes, tout comme les épices tel le piment. Et si la meilleure façon de profiter sans abuser reste l’exercice, pour ceux que le sport rebute, rien ne vaut une bonne marche jusqu’au restaurant… (Aurore Lehmann)

CARNET D’ADRESSES /

Le Lab
1351, rue Rachel Est
514 544-1333
www.mixoart.com/lab/

Spa Victoria Park
376, avenue Victoria, local 425
514 488-8668
www.vicpark.com

Camellia Sinensis
351, rue Émery
514 286-4002
camellia-sinensis.com

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UN PSY AUX CISEAUX D’ARGENT

Se faire du bien, c’est aussi se faire faire une belle tête. Mais encore faut-il que le coiffeur à qui vous confiez vos boucles soit un peu psychologue. "Il faut savoir écouter les clients, mais aussi les guider. Les dominer même un peu, s’ils sont trop nerveux, explique Louis Hechter du Salon Orbite. C’est important d’établir une relation de confiance, que mes clients se rendent compte que je suis là pour les aider, pas juste pour payer mon loyer. Les rapports superficiels, ça ressort tout de suite." Louis Hechter, qui de Juliette Binoche (la semaine dernière) à Céline a vu passer pas mal de têtes sous ses ciseaux, sait qu’un bon coiffeur doit être rassurant. "Un coiffeur devient un confident s’il sait installer un climat ouvert et accueillant. C’est ce que j’essaie de faire, autant auprès de mon équipe qu’avec mes clients et clientes." Salon Orbite, 221, avenue Laurier Ouest; 514 271-6333. (Christophe Bergeron)