Vie

Jobines : Petit boulot deviendra grand

Certaines jobines en apparence anodines peuvent mener loin… Ou comment trois gars comblés ont transformé leur passion en gagne-pain.

COUREUR DES BOIS

Dès le départ, Nicolas Gloutnay savait qu’il souhaitait, pour sa carrière future, faire comme papa et devenir agent de la protection de la faune. "Je faisais mon cégep en techniques de la faune. Je cherchais un stage-emploi d’été qui touche à mon domaine et j’ai trouvé un boulot de garde-parc à la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq) au Parc national des Îles-de-Boucherville." Au diable l’air vicié des bureaux surclimatisés!

Avec ce job en lien direct avec son actuel métier d’agent de la protection de la faune, Nicolas a acquis des compétences qui lui servent encore, notamment à aborder les gens en vue de faire respecter la règlementation de la chasse et de la pêche. "C’est délicat, et ça s’apprend, la diplomatie." Aujourd’hui, il peut expliquer le phénomène des algues bleues, calculer l’âge d’un poisson à partir de ses écailles, et c’est lui qu’on a envoyé endormir le chevreuil qui s’était échappé dans Parc-Extension en novembre dernier.

MAÎTRE DES ONDES

Entre 16 et 21 ans, Matthieu Gratton a collectionné les petits boulots. "Deux jobines m’ont mené à mon emploi actuel de technicien de son. J’avais un intérêt pour la musique et dans le temps, avant l’avènement d’Internet, c’est à la radio qu’on découvrait la musique. J’en ai fait un peu à l’école secondaire, puis au cégep et finalement à CISM, la radio universitaire de l’Université de Montréal. Je me suis mis à m’intéresser sérieusement au fonctionnement de la station et j’ai fini par devenir adjoint à la programmation. J’y mettais du mien. À un moment, j’ai appris que ça existait, des jobs de technicien de son. J’ignorais qu’on pouvait gagner sa vie en faisant ça; je croyais que les animateurs s’en chargeaient eux-mêmes. J’étais alors à l’université en musique… Je suis carrément retourné au cégep pour compléter une technique en électronique."

Après un petit détour très formateur par Radio Centre-Ville, une radio communautaire multilingue du Mile End, Matthieu a décroché le gros lot: sa job de rêve de technicien de son à Radio-Canada. "Je continue d’apprendre; il y a beaucoup de nouveaux défis et de possibilités. J’adore ça!"

TÊTE CHERCHEUSE

Comme plusieurs, Martin Véronneau aimait aller bouquiner et écouter des disques chez Archambault. "J’y passais tellement de temps qu’ils ont fini par m’engager!" De fil en aiguille, Martin se lie d’amitié avec un client également auteur-compositeur-interprète. "Il a vite été question qu’on fasse de la musique ensemble jusqu’au jour où il m’a amené son démo. C’était nettement supérieur à ce que je faisais et j’ai eu envie de l’aider à se faire connaître parce que je croyais en ce qu’il faisait."

Martin s’est inscrit à l’École du Show-Business pour apprivoiser les rouages des relations de presse et le métier d’agent de promotion. Un de ses professeurs s’est mis à lui refiler de petits contrats qu’il n’avait pas le temps de prendre. Un brin entrepreneur, Martin a fondé sa "boîte de com’" pour finalement joindre celle du prof en question, Gong Communications, gagnant d’un Félix pour l’équipe de promotion de l’année en 2006 et 2007. Aujourd’hui il représente des artistes provenant d’horizons aussi variés que Bran Van 3000, Plants and Animals et Mathieu Gaudet.