Voir: La ville souterraine ne semble pas, a priori, constituer un espace particulièrement propice à l’expression artistique!
Frédéric Loury: "Lorsqu’on se promène dans la ville souterraine, on se rend vite compte que ce n’est pas un espace homogène. C’est un dédale de galeries marchandes, de couloirs, de lieux aux fonctions diverses où l’art n’a pas vraiment sa place. En revisitant ces lieux, j’ai été frappé par le potentiel de visibilité et d’accessibilité qu’ils offraient. La ville souterraine, fréquentée par 500 000 personnes par jour, constitue un espace de transit formidable. Avec Art Souterrain, nous avons voulu donner une nouvelle couleur à ces lieux."
Le travail des artistes a-t-il été conditionné par l’esprit des lieux d’exposition?
"L’idée n’est pas de faire de la ville souterraine une galerie ou un musée. Il faut prendre en considération l’identité et l’aménagement des lieux. Les artistes se sont adaptés aux lieux alors que, généralement, c’est le contraire. Je veux être à contre-courant de l’installation muséale traditionnelle. Dans ce projet, l’in situ est primordial. L’idée d’habillage est donc très importante."
Quels sont les mandats du projet?
"D’abord, nous voulions changer les perceptions du grand public face à l’art visuel. Il s’agissait aussi de fédérer l’ensemble du milieu des arts. En ce moment, à Montréal, il y a une multitude d’acteurs dans le domaine qui s’adressent à un public trop exclusif qui se renouvelle peu. Le fossé entre le public et les nouvelles pratiques n’arrête pas de se creuser. Et comme Art Souterrain s’inscrit dans le cadre du Festival Montréal en lumière et sa Nuit blanche, nous avons étudié ce qui se fait dans les autres nuits blanches de grandes villes comme Paris ou Toronto. Pour la plupart, ces nuits sont dédiées presque exclusivement aux arts visuels. Et ce sont des initiatives très populaires auprès du public. Nous pensons être en mesure de dupliquer cet engouement du public face à une manifestation d’art."
Y a-t-il un volet pédagogique à Art Souterrain?
"Il s’agit de séduire le grand public. Nous ne voulons pas que les gens aient l’impression qu’il s’agit d’une initiative purement éducative. C’est plutôt une invitation à se familiariser avec le langage des arts visuels. Nous aimerions en faire des consommateurs de culture, participer à la création d’un nouveau public qui fréquenterait les musées, les galeries, les manifestations d’art contemporain. En ce sens, nous allons placer 160 bénévoles autour des oeuvres. Ce seront des médiateurs qui communiqueront avec le public. Ils expliqueront la démarche de l’artiste, le concept de l’oeuvre. Chaque oeuvre sera accompagnée d’une note décrivant aussi les acteurs, galeries, diffuseurs qui appuient l’artiste. C’est là où le côté fédérateur du projet prend tout son poids."
Comment avez-vous choisi les artistes?
"Il y a eu un vrai travail de commissariat. Nous avons sélectionné 80 projets en prenant en considération trois critères. Tout d’abord, l’esthétisme. C’est le premier rempart qui souvent se dresse entre un public néophyte et une oeuvre. Le deuxième critère, c’est l’interactivité. Le troisième, la portée du message. Ce sont des oeuvres dont le message, qu’il soit humoristique, engagé ou sociologique, peut toucher le public. Toutes les oeuvres sélectionnées ont une vraie portée et pourront donc intéresser aussi les amateurs d’arts visuels plus férus."
Le 28 février de 18 h à 5 h
www.montrealenlumiere.com
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PETIT FLORILEGE D’OEUVRES A NE PAS MANQUER
Au Palais des congrès
Un cirque vivant de Wayne Schoenfeld
Expo, performances en direct, musique et vidéos sur le thème du cirque des années 30.
Au Centre Eaton
Je raconte toujours les mêmes histoires de Marie-Ève Fortier
Des installations sonores et projections photographiques racontant des histoires inspirées des devantures et panneaux publicitaires du centre commercial.
À la Place Bonaventure
Symphonie no 2 pour imprimantes matricielles de The User
Des appareils informatiques désuets sont recyclés en instruments de musique pour former un orchestre atypique.
Au métro Square-Victoria
Teddy Bear de Vicky Sabourin
L’artiste pique un petit roupillon à même le sol, sous le regard des passants!
Quand on parle de photo c’est dfe travailler sur les .L’id`ée d’habillage est très importante