Vie

Cotravail : Animal social au travail

Les travailleurs autonomes sont de plus en plus nombreux en ces temps de crise, et beaucoup recherchent un environnement social stimulant. La solution: le cotravail. Un phénomène en expansion au Québec.

Si le statut de travailleur autonome présente des avantages, la solitude quotidienne qu’il engendre peut devenir un problème à la longue. Pour remédier au manque de contacts personnels et professionnels, la solution consiste à quitter son appartement pour aller travailler dans un grand espace partagé par d’autres travailleurs indépendants. Le phénomène est en pleine expansion et repose sur un principe très simple: on loue son espace de travail (entre 250 $ et 375 $ par mois pour un accès illimité) ou une salle de conférence (entre 15 $ et 22 $ de l’heure) selon ses besoins du moment et son budget. La formule tient compte de la flexibilité à laquelle sont habitués les pigistes, puisqu’on peut louer un poste à l’année, au mois, à la journée ou pour quelques heures, et présente l’avantage d’être 100 % déductible d’impôts.

À Montréal, c’est Station C qui a ouvert le bal – et ses portes – en février 2008, à l’initiative de Patrick Tanguay et Daniel Mireault. L’espace rassemble 20 locataires (programmeurs, designers, gestionnaires de projets, conseillers marketing, journalistes, traducteurs, designers de jeux). Il reste quelques places, mais les intéressés doivent savoir que le plus important est d’essayer avant de signer, voire de lire leur manifeste au préalable (affiché sur le site).

PRODUCTIF PORT D’ATTACHE

Ariane Brossard, designer d’intérieur, a ouvert le 14 avril un lieu pensé et dessiné par elle, rue Saint-Denis: Ôb. Elle attend non seulement des travailleurs à la pige dans son espace de 2000 pi2, mais aussi une clientèle d’affaires de Québec, Toronto, New York, etc. Des professionnels habitués, de par la nature de leur emploi, à prendre l’avion plus souvent que le métro, d’où le nom de ce tout nouvel environnement de travail commun, en référence aux hubs, les salons aéroportuaires.

La jeune designer a imaginé un endroit moderne mais surtout pas froid, pour un total de 36 espaces de travail. Certains consistent en de confortables fauteuils et une petite table, séparés par des cloisons constellées de trous plus ou moins gros qui laissent assez d’intimité sans pour autant que l’on soit isolé, d’autres permettent de travailler côte à côte, près de la fenêtre ou non.

Station C
5639, boulevard Saint-Laurent, bureau 430
http://station-c.com

Ôb
4169-B, rue Saint-Denis
514 798-1315
www.obkool.com