Vie

Préparation physique et mentale : Avant l'effort, le confort

Avant de partir frimer sur les pentes du Kilimandjaro ou de commencer ses nouveaux cours de soccer-danse-trampoline, mieux vaut bien se préparer. On exerce son corps et son mental, avec discernement.

Allez, c’est parti. On a dégoté l’activité de ses rêves, intense et amusante, et on va (enfin) concrétiser ses bonnes résolutions pour l’année. Mais faire du sport, qu’on soit athlète professionnel ou amateur bedonnant, requiert de la préparation, sans quoi on s’expose aux foulures et autres multiples blessures de guerre. C’est ici que démarre la valse des centres d’entraînement, pas toujours recommandables. "Un bon encadrement est primordial", explique Marie-Claude Lapointe, préparatrice physique pour le Centre national multisport de Montréal. "Le mieux est de s’adresser à un kinésiologue ou à un thérapeute du sport. Les premiers sont formés à la fois pour évaluer vos besoins et déterminer quelle est la préparation la plus appropriée, et pour l’encadrer. Les deuxièmes ont une formation plus axée sur la réadaptation physique."

Avant la préparation, il y a l’évaluation. "Il est impératif de commencer par là, dit Marie-Claude Lapointe. Le kinésiologue évaluera de manière précise vos besoins et vos capacités physiques, en commençant par votre puissance aerobi, ou, plus communément, votre cardio. Ensuite, il s’intéressera à la puissance de vos bras et abdos, avant de regarder votre flexibilité." Ces examens peuvent avoir comme référence le physitest canadien, utilisé par les professionnels de la santé auprès des athlètes de haut niveau, "très simple à faire et très complet". Une fois le type d’entraînement déterminé, une fréquence d’au moins deux fois par semaine est conseillée. "L’important est de trouver une forme de pratique qui vous motive. Si vous aimez la natation, par exemple, on prévoira votre entraînement en piscine, histoire d’éviter le découragement!"

LE NEC PLUS ULTRA

Et parce qu’on veut gagner du temps, ou simplement s’assurer une préparation optimale, les méthodes d’entraînement se sophistiquent. En plus du cardio et des abdos, le centre Postura, de Montréal, propose à sa clientèle une évaluation basée sur la posture du corps et l’équilibre. Le centre multidisciplinaire, qui s’adresse depuis 15 ans aux sportifs de haut niveau, particulièrement dans le domaine de la haute montagne, met à partir de maintenant son expertise au service de monsieur et madame Tout-le-monde. L’objectif: optimiser sa préparation physique en améliorant son équilibre.

"Tout le monde a un léger déséquilibre, explique Emmanuel Daigle, guide de haute montagne depuis plus de 15 ans et consultant pour le Centre. Debout, nous utilisons 30 % de notre énergie à conserver l’équilibre et 70 % à avancer. Avec une meilleure posture, il est donc facile de gagner énormément en performance." Logique implacable, et résultats probants, selon lui: "On peut même travailler sur d’autres choses, comme la vision. Je suis un sceptique, et pourtant, j’ai moi-même grandement amélioré l’état de mes genoux après consultation avec Joel Lemaire, le fondateur du Centre." Ostéopathe, kinésithérapeute et expert en postures et équilibre, Joel Lemaire a créé Postura en 1992, en France, et importé le concept au Canada trois ans plus tard.

Trois types de programmes sont proposés aux apprentis sportifs. Un programme plein air performance, plutôt onéreux, comprend des ateliers techniques et une évaluation complète. Les moins ambitieux peuvent se contenter d’un programme de base incluant l’évaluation et la mise en place d’un programme d’exercices spécifiques, qui peuvent être réalisés dans le centre de leur choix ou à la maison. Enfin, le Centre offre des consultations à la carte. "Que ce soit pour aller faire du kayak de mer, le sentier de Saint-Jacques-de-Compostelle ou gravir l’Everest, le principe reste le même pour tous."

Les vrais accros ou les gens pressés pourront tout de même aller encore un peu plus loin et plus vite dans leur préparation, en utilisant un équipement à la fine pointe de la technologie: le PowerPlate, une machine qui n’a "rien d’un gadget", utilisée dans les années 50 par les cosmonautes russes au retour de la station MIR. "Avec cette machine, on sollicite jusqu’à 95 % de sa fibre musculaire, contre 40 % en salle de gym", précise Emmanuel Daigle, qui note tout de même, en guise de dernier conseil: "Il faut surtout rester réaliste par rapport à son projet, bien s’informer sur l’activité ou la destination, et faire appel à de vrais spécialistes."

Et pour ceux qu’une carrière d’athlète tenterait, sachez juste à titre indicatif que l’entraînement physique représente 6 à 10 heures par semaine chez les nageuses synchronisées de l’équipe nationale, et de 15 à 25 heures par semaine chez les filles de l’équipe nationale de hockey. De quoi relativiser…

Centre Postura
www.postura.ca

Fédération des kinésiologues du Québec
www.kinesiologue.com