Vie

Marche en forêt : Un peu plus haut, un peu plus loin

Si la marche en forêt peut être une activité familiale du dimanche, elle peut aussi se révéler un défi de tous les instants. Pour ceux qui préfèrent la seconde formule, voici quelques destinations à intégrer à votre itinéraire estival.

S’enfoncer au coeur de la nature dans l’isolement le plus total tout en offrant à son corps une épreuve exigeante, voilà qui a tout pour séduire les randonneurs avides de pistes non balisées, de monts escarpés, d’obstacles à contourner. Même si le Québec ne compte pas de sentiers que l’on pourrait qualifier d’extrêmes, sa topographie permet des randonnées éprouvantes à souhait. "En fait, lorsqu’on est en bonne forme physique, bien équipé et bien renseigné, il n’y a que les mouches noires qui peuvent rendre "extrême" une randonnée", blague Nicole Blondeau, coordonnatrice du magazine Marche-Randonnée. La backpacker qui use ses semelles depuis 35 ans partage ses bonnes "adresses".

MONTS GROULX

Situés à 335 km au nord de Baie-Comeau, ces monts qui culminent à environ 1000 m sont relativement faciles d’accès, pour peu qu’on aime faire de la route. Pieds mouillés à prévoir au fil de la randonnée, car la toundra y a déroulé son spongieux tapis de mousse. "En plus, c’est mou, on dirait qu’on n’avance pas", lance Mme Blondeau. Pas évident non plus de dénicher un emplacement sec pour camper – et ce sera nécessaire, puisque la traversée dure quatre jours. Au sommet, la liberté totale: un plateau très dégagé, sans balises ni sentiers, qu’il faut parcourir avec ses propres moyens (carte, boussole, GPS). L’époustouflante vue sur le réservoir Manicouagan est, selon Mme Blondeau, la plus belle des récompenses.

SENTIER INTERNATIONAL DES APPALACHES

Au Québec, les sections les plus accidentées – et excitantes – du plus long sentier pédestre en Amérique du Nord se trouvent dans la Réserve faunique de Matane et les Chic-Chocs (qui signifient "mur infranchissable", préparez-vous). "Dans la réserve, le sentier est sommairement tracé, pas très entretenu, précise la randonneuse d’expérience. Et à la limite du Parc national de la Gaspésie, il y a une longue montée de la rivière Cap-Chat jusqu’au sommet du mont Logan, qui doit faire pas loin de 1000 m de dénivelé." Le secteur du parc national est aussi intéressant, d’autant plus qu’on peut y prendre congé de tente en dormant en refuge. Le gros luxe!

L’ACROPOLE DES DRAVEURS

Ce classique du Parc national des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie, dans Charlevoix, constitue une superbe randonnée d’un jour. Ici, ce n’est pas tant la montée que l’arrivée au sommet qui en effraie plus d’un. "Ceux qui ont le vertige ne sont souvent pas capables de sortir de la limite des arbres. Et encore moins de marcher le long des falaises de la gorge… Ce n’est pas dangereux, mais très impressionnant. Il faut le faire au moins une fois dans sa vie!"

SENTIER PÉDESTRE DU LAC KÉNOGAMI

Peu connu, ce sentier du Saguenay-Lac-Saint-Jean serpente sur 43 km. Au kilomètre 18, surprise: on doit traverser une rivière dans une nacelle autotractée chancelante qui en amène plusieurs à rebrousser chemin. "Pourtant, c’est très bien fait ", assure Mme Blondeau. Parsemé de très beaux campings, le sentier est agrémenté d’un puissant générateur de sensations fortes: des ours en quantité. Planquez votre bouffe!