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La Maison du développement durable : La Maison du développement durable en bonne voie

On n’en parlait plus depuis 2007 et pourtant, le projet de Maison du développement durable, angle Sainte-Catherine et Clark, devrait se concrétiser prochainement. Selon l’organisme Équiterre, l’un des principaux promoteurs du projet, les travaux devraient commencer dès cet automne.

En 2007, les plans et visuels de la future Maison du développement durable, conçus par les architectes Menkès Shooner Dagenais Letourneux (MSDL), étaient dévoilés avec force détails techniques. Le bâtiment allait être un modèle du genre, visant la certification LEED Platine (jamais encore obtenue à ce jour au Canada par un bâtiment en milieu urbain), avec son système géothermique, son toit vert, son mur végétal intérieur… En plus d’offrir des bureaux à des organismes à vocation sociale et environnementale comme Équiterre ou Option consommateurs, il devait constituer un pôle de réflexion, d’éducation, d’innovation et de rencontres sur le développement durable.

Si, un an après cette annonce, les travaux n’ont toujours pas commencé, c’est que les fonds nécessaires à leur réalisation n’ont pas encore été obtenus dans leur intégralité. Le gouvernement québécois s’est bien engagé pour sept millions de dollars, tandis qu’Hydro-Québec a cédé le terrain selon un bail emphytéotique de 50 ans, mais il reste tout de même près de 10 millions de dollars à trouver sur les 29 millions du budget initial. Le 6 mai dernier, la campagne de financement (avec un objectif de 800 000 $), dont le groupe Mes Aïeux se faisait le porte-parole, n’avait pour but que de recréer l’événement autour du projet.

En fait, tous les espoirs des promoteurs reposent aujourd’hui sur le Programme infrastructures Canada, un programme fédéral de contributions lancé en 2000 qui a pour but de financer certains projets municipaux jugés "verts". Selon le président de la Maison du développement durable, Sidney Ribaux (qui est aussi le coordonnateur général d’Équiterre), "les pourparlers sont en bonne voie". Une fois obtenus les cinq millions demandés dans le cadre de ce programme, il serait ensuite facile d’obtenir les quelques millions manquants auprès de prêteurs privés (comme la Caisse Desjardins), qui ne devraient pas voir grand risque à s’impliquer dans un projet en grande partie financé par les différents paliers de gouvernement…

UN PETIT PROJET QUI VOIT GRAND

Malgré le temps écoulé depuis sa présentation en 2007, le projet de Maison de développement durable est resté le même, hormis l’ajout d’un sixième étage à bureaux. On retrouvera donc au rez-de-chaussée, ouvert au public, la salle de conférences modulable utilisée pour les formations, conférences et expositions thématiques sur le développement durable, le café d’économie sociale, le guichet d’information sur les programmes gouvernementaux et l’atrium, espace central servant à la fois pour les expositions et les manifestations ponctuelles liées au développement durable.

Sur le plan architectural, si l’édifice n’a rien de spectaculaire, c’est son principe qui mérite d’être souligné. Il fallait concilier les objectifs ambitieux de l’organisme promoteur (voulant faire du bâtiment une référence autant qu’un outil pédagogique) avec ses moyens limités d’OSBL, tout en assumant les contraintes d’une construction en centre-ville. Comme le fait remarquer Anik Shooner du bureau d’architectes MSDL, "faire un édifice LEED Platine, en centre urbain, avec un faible budget tient de l’exploit".

Et c’est sans doute de cette gageure que vient tout le mérite du bâtiment. Pour que le public puisse en voir l’aspect écologique, il fallait opter pour des éléments techniques visibles. Comme la situation du bâtiment ne permettait ni éolienne, ni panneau solaire, les architectes ont opté pour un toit vert et un système géothermique dont on pourra apercevoir la machinerie à travers un mur vitré. Ils ont aussi imaginé un étonnant mur végétal servant à purifier l’air intérieur, un système de biofiltres dont le seul autre exemplaire au Canada est à l’Université de Guelph, en Ontario. Le manque d’espace les a également amenés à concevoir un atrium latéral (plutôt que central), facilitant ainsi l’illumination naturelle des parties communes et la circulation intérieure, tout en rendant l’intérieur du bâtiment perméable à la curiosité des passants. Plutôt que par une impressionnante démonstration d’écologie, c’est donc par le cumul de "petits" éléments que la Maison du développement durable nous montrera comment améliorer notre qualité de vie…

Information: www.maisondeveloppementdurable.org