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Nouveau collectif EDI : Tous ensemble

Le plus grand défi d’un jeune designer est de passer du concept à sa commercialisation sans contact ni réalisation majeure à faire valoir. C’est pour combler un manque que de jeunes designers montréalais ont créé un nouveau collectif, EDI.

Il y a un an, quatre jeunes designers fondaient un collectif destiné à aider l’entrepreneuriat en design industriel, Entrepreneurs en design industriel (EDI). "Notre but est de constituer un collectif de synergie en mettant en commun des ressources et des besoins dans un but économique avant tout", explique Jonathan Beaulieu, l’un des membres cofondateurs avec Martin Faubert, Olivier Laplante-Goulet et Zoé Renaud.

AIDER L’ENTREPRENEURIAT

L’originalité de EDI n’est pas de simplement promouvoir le design industriel, mais de permettre à ses membres de réaliser concrètement leur projet d’affaires. "Le problème majeur du designer, c’est qu’il n’est pas un entrepreneur. À la différence de ce dernier, il ne part pas des besoins du marché, mais d’une idée de produit. Et son ego combiné à sa méconnaissance du marché pose un sérieux problème de mise en marché", souligne Jonathan Beaulieu. Il fallait alors mettre en place une structure pour aider les designers industriels à passer de l’idée à sa commercialisation.

Il existe bien des organismes comme le SAJE (Service d’aide aux jeunes entrepreneurs), qui aident les jeunes entrepreneurs, mais ils restent généralistes. Les fondateurs de EDI souhaitaient une structure adaptée à la réalité du designer. Par ailleurs, il y a également l’Association des designers industriels du Québec. Mais, comme le fait remarquer Jonathan Beaulieu, "son rôle est de défendre et promouvoir le design industriel auprès des différentes instances politiques. Nous voulons être complémentaires, en nous fixant comme mandat de soutenir directement l’entrepreneuriat en design industriel".

DES ACTIONS SIMPLES ET CONCRÈTES

Au départ, EDI proposait simplement des activités de réseautage. "C’est par les rencontres que l’on peut trouver des réponses à nos questions ou faire des associations fructueuses", note Jonathan Beaulieu. C’est ainsi que celui-ci a pu s’associer récemment avec un designer plus expérimenté pour décrocher deux contrats au Musée Pointe-à-Callière. De quatre au départ, EDI compte aujourd’hui une soixantaine de membres. Avec sa présence au Salon international du design d’intérieur de Montréal (SIDIM), le collectif a inauguré un nouveau volet de son mandat consistant à donner une représentativité à ses membres.

"C’est grâce à notre présence au SIDIM que certains ont obtenu une certaine visibilité et plus, comme la bourse reçue par Louis-Philippe Pratte", commente Jonathan Beaulieu. D’ici septembre, EDI compte poursuivre cette mise en avant de ses membres en créant un répertoire et un forum d’échange sur son site Internet. À terme, l’idée du collectif est de se constituer en pépinière de projets, avec sa bibliothèque technique, son soutien juridique, sa base d’informations sur ses membres et leurs projets, etc. Histoire à suivre…

Informations: www.edi-web.ca

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FINI L’INDIVIDUALISME; VIVE LE COLLECTIF!

Face à la crise, à l’isolement et tout simplement à la difficulté de faire valoir ses idées et ses compétences, de nombreux designers se regroupent. On a vu le succès de collectifs comme Rita, avec ses folles réalisations combinant graphisme et aménagement spatial, et plus récemment Samare, dont les meubles en babiche réinventée ont été très remarqués au dernier Salon de Milan. Mais la tendance est aussi d’utiliser le collectif de façon plus fluide, pour se donner de la visibilité ou tout simplement réseauter. Depuis quelques années, les membres du collectif d’architectes EKIP participent à des événements comme les Archi-Fictions de la galerie Monopoli, les Paysages Éphémères ou l’État d’urgence de l’ATSA. Depuis 2007, le collectif des soirées Pecha Kucha Montréal propose une tribune d’expression originale aux designers, architectes et artistes multidisciplinaires montréalais.