A priori, rien ne prédestinait François Legault à créer, encore moins à concevoir des objets. Après des études en horticulture, il est employé pendant huit ans comme jardinier par la Ville de Montréal. Mais en 1999, il décide de se lancer dans la création d’objets. "J’avais envie de travailler le métal et l’idée de faire des luminaires m’est venue naturellement, comme une intuition", se souvient-il. Au début, il enroule des tiges de métal autour d’un cylindre de verre, création qu’il baptise "fer et flammes". Sept ou huit modèles de cette collection seront vendus dans des boutiques montréalaises. Mais rapidement, il se rend compte qu’il n’arrive pas à vivre de la vente de pièces dont le coût de revient est mal adapté au marché grand public…
SUSPENSIONS "ARAIGNÉES"
Dès les années 2000, il se met donc à chercher des contrats commerciaux. L’originalité de ses créations le fait remarquer et, bientôt, il reçoit des commandes de restaurants et de bars. Dans les années 2001-2002, il imagine pour certains établissements de la chaîne Eggspectation (Laval, Forum Pepsi, Complexe Desjardins…) des suspensions "araignées", longues tiges en acier qui se ramifient en grappe et dont les terminaisons portent des diffuseurs en verre coloré. C’est également lui qui va concevoir les luminaires du Café du Théâtre du Nouveau Monde et les "icebergs" rétro-éclairés que Mariouche Gagné va lui commander pour le nouvel aménagement de sa boutique Harricana. Il obtient également un contrat du restaurant Les 3 Brasseurs de la rue Saint-Paul et va imaginer l’ensemble des luminaires thématiques d’Ateliers & Saveurs, l’école grand public des plaisirs de bouche du Vieux-Montréal.
DES CUILLÈRES ET DES LUSTRES
Pour donner une identité à sa démarche créative, il décide de lancer sa propre collection de luminaires commerciaux. En 2007, dans le même atelier que Thierry Vigneault (Assemblages Halo), un autre créateur de talent qui imagine d’étonnants luminaires aux formes et matériaux hybrides, il lance sa collection "cuillères". "En manipulant tout bonnement des cuillères, j’ai eu l’intuition que l’on pouvait obtenir des formes et des effets de scintillement extraordinaires", raconte-t-il. Au début, il lie des cuillères entre elles pour créer des écrins lumineux en forme de fleurs qu’il suspend à des serpentins d’acier. Plus tard, il juxtapose des formats différents de ces couverts pour jouer sur les formes d’ombres qu’ils projettent sur les murs. Il imagine ainsi des lustres monumentaux qui empruntent à leurs équivalents en cristal leur masse scintillante. Il s’émancipe même de la simple cuillère pour utiliser tasses, fourchettes, fouets et autres soucoupes dans des farandoles lumineuses ou des mobiles de vaisselle de toute sorte. Pour lui, ce genre de matériau ne présente pas de limite. "J’ai de nombreuses autres idées à réaliser. J’espère même leur trouver des débouchés en Europe", lance-t-il…
Information: www.unik-sculpturallighting.com