Vie

GEMU, Robert Prévost : Des vents dans le parc

Il y a de belles découvertes à faire dans les parcs montréalais cet été, et le GEMU de Robert Prévost est l’une d’entre elles.

Le chef et arrangeur Robert Prévost est tombé dans la musique quand il était petit. Attablé dans un café avenue du Mont-Royal, il se souvient: "Je jouais de la trompette dans la fanfare, et j’ai été complètement accroché; je me suis mis à faire de la musique continuellement, jusque dans les marges de mes cahiers. Ça m’habitait. Ensuite, je suis passé au piano, et dans les années 1980, avec l’ordinateur, j’avais un orchestre complet dans les mains." Durant une douzaine d’années, Prévost n’a fait que de la musique programmée, mais un jour, il a reçu une invitation à se joindre à un orchestre avec la trompette dont il ne jouait plus depuis longtemps. "Lorsque je me suis retrouvé sur scène entouré d’une quinzaine de musiciens, je me suis dit: "Wow! Ça c’est de la musique!""

Après cette expérience, Robert Prévost délaisse la musique électronique pour revenir vers les ensembles. En 2000, il fonde le sien: le Grand Ensemble de Musiques Urbaines (GEMU), dont il est directeur musical et artistique. "L’idée, c’était d’abord de faire travailler des musiciens dans un projet qui soit satisfaisant. Et de ramener de vrais musiciens sur scène. Au GEMU, tout est live, et souvent les gens sont vraiment étonnés d’entendre l’impact sonore d’un tel ensemble, pas parce que c’est fort, mais parce que c’est riche, organique."

GOÛTER DE NOUVELLES CHOSES

Le concept de big band évoque immédiatement le jazz, mais l’ensemble que dirige Prévost a un vaste répertoire qui déborde largement ce genre: "Le GEMU, c’est plus un son, une énergie. On touche à la musique latine, au rock, au jazz, etc. Notre répertoire est constitué de pièces que les gens connaissent, mais que je réarrange pour notre son, en y ajoutant des solos et en les restructurant. C’est comme en cuisine: si on utilise des épices exotiques dans un plat bien de chez nous, certaines personnes en apprécieront plus facilement la saveur et les rechercheront peut-être ensuite dans les mets d’origine. Je ne suis pas là pour éduquer les gens, mais pour leur faire goûter de nouvelles choses."

Dans le mois qui vient, on aura trois occasions de voir le GEMU, et dans trois programmes différents (et gratuits!): d’abord le 4 juillet, avec Le Choeur éolien: "C’est un ensemble de 11 cuivres, explique Prévost, qui y tient la trompette. C’est le genre d’ensemble que l’on trouvait dans les parcs autrefois, mais qui joue à la façon d’aujourd’hui." Le 18 juillet, le GEMU présente son Mundo Art Orchestra, qui compte trois cuivres, un quatuor à cordes et une section rythmique avec piano et vibraphone. "De la musique épicée autrement!" Pour ce programme, le chanteur Frédérick De Grandpré se joindra à l’ensemble. Enfin, le 1er août, Prévost reprendra sa baguette de chef pour diriger les 30 musiciens du GEMU (et une voix à confirmer).

Au parc Molson (angle Beaubien et Iberville), à 19 h

Apportez vos chaises!