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ACDF : Allégorie architecturale sur bord d'autoroute

Créée fin 2006, la firme ACDF a reçu le prix d’excellence de l’Ordre des architectes du Québec pour son travail sur le siège social de St-Germain Égouts et Aqueducs. L’architecture au service de l’entreprise.

Lorsque ACDF est appelée pour concevoir le nouveau siège social du manufacturier de tuyaux et conduites en béton St-Germain Égouts et Aqueducs, en bordure de l’autoroute 116, près de Saint-Hubert, le budget de base a déjà été approuvé. "C’est le pire scénario possible pour un architecte! On arrive souvent trop tard dans le processus de conception, surtout pour les bâtiments industriels. C’est sans doute pour ça qu’il y a autant d’édifices insipides sur le bord des autoroutes!" s’exclame Maxime Frappier. Pourtant, la firme d’architectes montréalaise décide de relever le défi.

"La première source d’inspiration a été la vision d’un empilement spectaculaire de tuyaux de béton", se souvient Maxime Frappier. Les architectes ont alors l’idée d’exprimer symboliquement le métier du manufacturier: l’entrepôt de 40 000 pieds carrés évoquera une conduite blanche au bout de laquelle se déversera l’élément liquide pour former un vaste bassin de rétention d’eau. Pourtant, pour donner une image dynamique de l’entreprise, les architectes vont jouer sur les contrastes ludiques. L’ouverture noire et scintillante du bâtiment principal s’oppose à la blancheur mate de ses flancs. Jeté au milieu du bassin, le bâtiment administratif ressemble à une boite en bois qui contraste avec les produits du manufacturier tant par son matériau que par son aspect sculptural et sa légèreté.

VASES COMMUNICANTS

Ce qui surprend, c’est que malgré sa qualité, ce projet n’a pas coûté plus cher que celui, plus traditionnel, qui était prévu au départ. "L’architecture est une affaire de vases communicants. On prend d’un côté pour donner de l’autre. Il faut juste s’asseoir pour réfléchir à ses priorités", fait remarquer Maxime Frappier. Or, la priorité de l’entreprise était de se donner une image positive, à la fois chaleureuse et dynamique.

Plutôt que de conserver les vastes bureaux des plans initiaux, les architectes ont convaincu le client de rehausser la hauteur de plafond. Plutôt que d’utiliser la brique, ils ont opté pour un bois de peuplier torréfié. Les économies obtenues ont permis d’avoir des matériaux naturels à l’intérieur, de l’ardoise plutôt que des plaques de vinyle. Pour conserver un dialogue entre intérieur et extérieur, le bâtiment a été littéralement sculpté, en créant des ruptures de plans et un jardin intérieur.

Au bout du compte, pour un budget identique, le manufacturier est ressorti gagnant de cette aventure créative. "Avec la visibilité extraordinaire que ça lui a donnée, notre client a été lui-même surpris de constater à quel point l’architecture a pu être au service de son entreprise!" conclut Maxime Frappier. Espérons que l’exemple fera des émules pour que nos paysages de bord d’autoroute soient un peu moins désolants…

www.acdf.ca