Les Cabarets de minuit – The New York Series attirent à Montréal deux des plus grandes icônes de la communauté marginale de la Grosse Pomme: Joey Arias (Zumanity) et Justin Bond (du duo Kiki & Herb). Le premier a côtoyé les David Bowie et Andy Warhol de ce monde. Le second a rempli à plusieurs reprises le Carnegie Hall. C’est pourtant en toute simplicité qu’ils offriront chacun un spectacle piano-voix dans la pure tradition du cabaret, question de faire connaissance de façon intime avec le public montréalais.
Dans le cas présent, intime ne rime pas avec sage ou fade, surtout si l’on se fie à l’exaltation dont fait preuve Joey Arias au bout du fil. Après avoir exécuté un extrait du répertoire de sa chanteuse fétiche Billie Holiday, l’artiste se met à parler de lui à la troisième personne, enthousiasmé par la perspective de découvrir un nouveau public: "Il y a toujours de nouveaux territoires à explorer, de nouvelles générations à découvrir. Je parais encore aussi bien qu’il y a 30 ans et j’ai conservé cette capacité de m’émerveiller."
De son côté, Justin Bond sera secondé par la (le?) pianiste Our Lady J, que les journaux à potins s’amusent à décrire comme la nouvelle flamme de Harry Potter lui-même, Daniel Radcliffe. "Our Lady J est une pianiste merveilleuse, c’est ma directrice musicale." Sur scène, Justin Bond alterne monologues et chansons composées par lui-même. "Ce sera dans la pure tradition du cabaret, même si mon expérience de travesti n’a rien de traditionnel", plaisante l’auteur-compositeur-interprète qui s’inspire de son passé pour écrire ses chansons.
PAS UNE DRAG-QUEEN
La porte est ouverte pour aborder la délicate question de la classification des genres sexuels. Son personnage de chanteuse des années 20 maintenant rangé au placard, Justin Bond se présente sur scène en tant que lui-même. Même si l’appellation drag-queen n’a rien de négatif à ses yeux, il précise: "Même quand je jouais Kiki, je ne l’abordais pas comme une drag-queen, je la voyais en tant que femme." Même son de cloche chez Joey Arias, qui ne se refuse pas le plaisir de porter une robe de scène séduisante. "Je ne suis pas une drag-queen, j’aime simplement être bien habillé! C’est très loin de l’effet drag-clown-vulgaire. C’est un hommage à la femme, un hommage à la sensualité et, surtout, un hommage à l’éclatement des barrières." Sa définition de la mode colle d’ailleurs à ce discours d’affranchissement. "Je suis pour le développement d’un style propre à chacun. Est-ce de la mode ou le contraire, je ne sais pas."
Dans les deux cas, ce refus de se conformer aux modèles établis aura été payant. La reconnaissance du grand public leur est maintenant acquise, mais jamais les deux artistes ne renieront leurs racines marginales. "Les gens me regardent aujourd’hui avec plus de respect", conclut simplement Joey Arias.
À nous maintenant de faire honneur à la réputation d’ouverture d’esprit qui précède notre ville, selon les deux artistes. "Je suis allé à Montréal une seule fois, il y a deux ans, pour le mariage de mon amie Martha Wainwright", se souvient Justin Bond. Pour Joey, Montréal rime surtout avec Cirque du Soleil puisqu’il y a passé un an pour préparer Zumanity. "New York est la métropole du monde, Montréal en est le jardin!" dit-il avec un sourire et une pointe d’excitation dans la voix.
Joey Arias, le 28 juillet
Justin Bond, le 31 juillet, à minuit
Au Koko Bar, 8, rue Sherbrooke Ouest, 12 $
Divers/Cité
Du 26 juillet au 2 août
www.diverscite.org
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DIVERS/CITÉ 2009
L’indice de party va grimper du 26 juillet au 2 août avec la multitude de fiestas organisées dans le cadre du festival Divers/Cité. En additionnant toutes les activités offertes, ce sont 55 heures de divertissement qui nous attendent. L’incontournable Mado Lamotte prend d’assaut le Casino de Montréal le dimanche 26 juillet. En plein air, le boulevard des Rêves est de retour avec ses grands happenings extérieurs, dont un méga-spectacle mettant en vedette Marjo et une trentaine d’artistes le 28 juillet. Amateurs de musique électro, destination Israël avec le groupe Infected Mushroom qui secouera la place Émilie-Gamelin le 31 juillet. Et le Grand Bal du 2 août abattra les frontières du disco pour s’ouvrir au hip-hop, à la samba et à tout ce qui peut entraîner un corps sur une piste de danse.