DES PINCES À LINGE SUR SAINTE CATHERINE
C’est la quatrième année que la rue Sainte Catherine est rendue piétonne pour l’été entre la rue Berri et l’avenue Papineau. Mais, si l’aménagement de l’an dernier (gros blocs de béton et d’affreux pots de fleurs en forme de voiture) n’a pas convaincu tout le monde, on salue la valeur de celui de cette année, réalisé en collaboration avec de vrais designers. D’abord, le côté graphique de cet aménagement, imaginé par l’agence Paprika, parvient merveilleusement bien à nous transporter dans un univers de soleil, de convivialité et de jeu. La combinaison de personnages géants en forme d’épingles à linge, de linge factice et des pochoirs de Roadsworth donne une nouvelle identité au quartier.
Ensuite, l’idée de donner à la rue Sainte Catherine l’esprit d’une ruelle populaire à l’italienne, avec son linge que l’on étend d’un bâtiment à l’autre, crée un côté intimiste et pimpant qui rend la balade charmante. On est loin des mises en valeur traditionnelles ne ciblant que la communauté gaie. Et avec tout ce jaune, on en oublierait presque la morosité habituelle du quartier.
UNE HISTOIRE AUTOUR DU SQUARE DORCHESTER
Autre projet d’embellissement ponctuel, d’un genre inusité à Montréal : la clôture qui entoure le chantier de réaménagement du square Dorchester. Loin des affreuses palissades habituelles, on nous offre ici une véritable bande visuelle qui nous raconte une histoire…
Orange Tango, l’agence de publicité qui a conçu le catalogue de l’exposition actuelle Grandeur nature du Musée des beaux-arts de Montréal, a imaginé une série de panneaux bichromes qui représentent le parc en devenir, à travers différents symboles. On y retrouve, pêle-mêle, un banc, un écureuil, une pelle mécanique, un arbre, un lion de Belfort et même un premier ministre…
L’ensemble est ludique et gai et fait presque oublier la grisaille du chantier et le bruit des pelleteuses qui s’affairent autour. Une belle initiative que l’on voudrait voir ailleurs, autour d’autres chantiers montréalais…