Vie

Le Segway : Debout sur deux roues

Lancé en 2001 comme une petite révolution, revampé Chanel cette année par Karl Lagerfeld, coqueluche des publicistes ultra-branchés, le Segway reste à Montréal l’apanage des policiers. N’empêche, on a testé pour vous…

J’ai été mandatée pour faire l’essai du Segway au parc Jean-Drapeau où s’est installé un nouveau centre de location du scooter électrique gyroscopique. Après avoir vu sur Internet de nombreuses personnes tomber à répétition, j’étais un peu craintive… Puis j’ai vu le vidéo d’un chimpanzé qui faisait du Segway avec beaucoup d’aisance, cela m’a rassurée quant à mon habileté à maîtriser le bolide!

APPRIVOISER L’ANIMAL

Avant ma promenade en Segway dans le parc, j’ai dû apprivoiser "l’animal" en circuit fermé. Le bidule ressemble à un robot avec ses airs de Wall-e, il possède deux grosses roues parallèles fixées sur les côtés d’une plate-forme surmontée d’un guidon. Une fois à bord, il s’agit de trouver son équilibre. On oscille un peu de l’avant vers l’arrière, puis après quelques secondes, on comprend le principe: pour avancer, il suffit d’un léger déplacement de poids vers les orteils, et pour arrêter, vers les talons. Pour tourner, on doit simplement pencher le guidon dans la direction désirée. À l’intérieur, un système de gyroscopes et de senseurs fait en sorte que le moindre mouvement est détecté. La magie opère et on avance!

ROBOT ÉLECTRIQUE

Après quelques minutes seulement, je me sentais en plein contrôle de l’engin et prête à aller faire le tour du circuit Gilles-Villeneuve. J’étais libre comme l’air et j’avançais très rapidement, à 20 kilomètres à l’heure. J’ai commencé à prendre goût à la vitesse et j’ai voulu aller encore plus vite. Mais, surprise! Mon robot électrique m’a ramenée à l’ordre! Lorsqu’on atteint la vitesse maximale, le guidon revient de lui-même vers l’abdomen du pilote, qui n’a d’autre choix que de ralentir la cadence. Une fois arrêtée, je ressentais toujours le petit vrombissement des gyroscopes. Décidément, cette machine semble vivante!

Segtours
Pavillon de la Corée au parc Jean-Drapeau
10 $ pour un essai en circuit fermé; 1 $ la minute pour une balade dans le parc
www.segtoursmontreal.com

ooo

Star du début des années 2000, le Segway a d’abord fait la joie des yuppies new-yorkais qui adoraient se pavaner en pleine heure de pointe, raides comme des piquets, sur cet engin à l’allure improbable. La deuxième génération du deux-roues a débarqué en 2006, pas franchement plus populaire auprès des autorités publiques et de la population, malgré les efforts désespérés de la jet-set, Karl Lagerfeld en tête. L’illustre designer, soucieux de préserver le chic parisien en toutes circonstances, a lancé en février la version Chanel du bidule, noir oblige. À Montréal, faute d’avoir le Segway Dubuc, on peut tout de même aller faire un tour de piste sur la version de base, histoire d’apprivoiser la drôle de machine. Ça se passe au parc Jean-Drapeau ou dans le Vieux-Port, en attendant de pouvoir en user sur l’avenue du Mont-Royal: pour l’instant, il existe un flou juridique quant à la circulation en ville à bord de ce véhicule au Canada. La loi ne le permet pas mais ne l’interdit pas non plus. Si vous voulez prendre le risque, être propriétaire d’un Segway coûte autour de 5000 $. (A.L.)