Vie

L’univers de True Blood : On dirait le Sud

Tous atteints par la vague True Blood. Le temps d’un rêve (cauchemar?), on se plonge dans l’univers de la série la plus hype du moment, vampires en moins, direction la moiteur du Sud louisianais.

COMME UN BLUESMAN

Chez Daddy Mojo, petit atelier de lutherie du Mile End, Lenny Piroth-Robert et Luca Tripaldi fabriquent des guitares cigar box, des grattes à 4, 5 ou 6 cordes fabriquées à la main à partir de boîtes de cigares dont la facture évoque le meilleur de la musique du Sud. Elles sont conçues pour en jouer dans le plus pur style bottleneck, en faisant glisser un goulot de bouteille sur le manche. Difficile de faire plus authentiquement Old South. "J’ai toujours été un fan du blues, explique Lenny. J’étais fasciné par les guitares bricolées par les bluesmen comme Blind Willie Johnson durant la grande dépression. Ces instruments de fortune ont façonné les sons blues et rock que l’on connaît maintenant. Saviez-vous que la première guitare de Jimi Hendrix était une cigar box?"

Comme ses maîtres, Lenny n’est pas un luthier mais un bricoleur de talent. "J’ai une formation en arts visuels. Et puis j’ai beaucoup travaillé le bois. Mais il a fallu que j’apprenne tout par moi-même, ou presque."

Et pourtant, les guitares de Lenny ont fait l’objet de critiques élogieuses dans les grands magazines spécialisés, dont le prestigieux Guitar World. Surtout, les musiciens les aiment. Alors que nous visitions son studio, Lenny et son associé étaient en train de préparer une petite surprise pour Jack White: un modèle Stove Pipe noir. Un cadeau que le membre des White Stripes et des Raconteurs a apparemment apprécié puisqu’il l’a apporté sur scène lors de son passage à l’Olympia avec son nouveau groupe, les Dead Weathers, le 21 juillet dernier. (C.B.)

www.daddymojo.com

C’EST L’CHAPEAU

Jouer de la guitare, c’est bien, mais encore faut-il avoir du style. Même loin du Merlotte’s et des messes dominicales de Bon Temps, le look louisianais requiert absolument un bon chapeau, de paille de préférence. Et à moins de vouloir ressembler à Crocodile Dundee, mieux vaut bien choisir son adresse. On vous conseille Henri Henri, rue Sainte-Catherine. La boutique recèle depuis 1932 des petits bijoux de couvre-chefs venus du monde entier, de toutes les tailles et pour toutes les bourses. On se fera un plaisir de vous expliquer pourquoi la paille vaut bien mieux que le synthétique (parce que ça respire!), et que plus la fibre est tressée serré, mieux c’est (et plus c’est dispendieux). Paille, fibre synthétique ou même fibre di Carla (en papier), le modèle classique se décline dans toutes les couleurs (du blanc au noir, en passant par toutes les teintes de brun et les damassés), et donne fière allure dès qu’on le pose sur sa tête. Son petit frère plus branché, le trilby, fait un malheur dans le monde du rock. Un des membres de Green Day était à la boutique la semaine dernière pour s’en procurer un, nous dit-on. De 20 $ pour les premiers modèles à 900 $ pour les plus chic. Femmes ou hommes (les stars comme Madonna les adorent). (A.L.)

Henri Henri, 189, rue Sainte-Catherine Est, 514 288-0109, www.henrihenri.ca

Y A QU’ÇA D’VRAI

Pour affronter les dangers du Sud, autant être bien chaussé, de crocodile (ou imitation) de préférence, et avoir des bouts pointus façon santiags. On vous recommande d’aller faire un tour sur le site Fluevog ou dans le magasin de la rue Saint-Denis. Le créateur canadien excelle dans l’art de nous transporter ailleurs, avec des chaussures rétro juste ce qu’il faut. Les modèles Style and Grace Marcello ou Twin Turbin Hi Perry, dans le genre clinquant, ou Laureate Tennyson, pour le côté plus claquettes, donnent tout de suite envie de fredonner de vieux airs de blues en tapant du pied nonchalamment.

Pour compléter le tableau, un petit tour dans la boutique de déco MA, boulevard Saint-Laurent, histoire de trouver ce qu’il faut de mobilier en bois brut, de tabourets en teck recyclé ou de têtes de buffles pour orner le mur du salon. Dépaysement garanti. (A.L.)

3857, rue Saint-Denis. 514 509 -1627, www.fluevog.com

LIRE TRUE BLOOD

Avant que ce ne soit une série télé signée Alan Ball (Six Feet Under), True Blood était une collection de neuf romans: la série Sookie Stackhouse-La communauté du Sud de Charlaine Harris, auteure de polars à succès de l’Arkansas. Les deux premiers tomes (publiés aux États-Unis en 2001 et 2002) de cette saga best-seller qui a fait vibrer les vampirophiles bien avant Twilight viennent tout juste de paraître chez Flammarion. (C.B.)