Avec huit ambassadeurs formés et 200 soirées en à peine un an, le concept des Gold Party a le vent en poupe au Canada. Lors de soirées entre filles, on fait évaluer la valeur de ses bijoux en or par un spécialiste, qui décidera, ou non, de les acheter. Le concept, déjà existant aux États-Unis, a été importé ici par Shawn Zimmerman et Jordan Stein, deux Montréalais. Les deux associés ont suivi une formation de deux ans à New York, qui leur a permis de monter leur entreprise et d’organiser une première soirée en juillet 2008, à Montréal, chez la mère de Shawn Zimmerman. Le succès est immédiat. "Les gens présents ce soir-là étaient très sceptiques, même ma mère à vrai dire", dit ce dernier. Généralement, les sceptiques en question sont confondus lorsqu’on leur présente le montant qu’ils pourraient retirer de la vente de leurs bijoux. "Une invitée est même retournée chez elle pour ramener d’autres pièces", se remémore le cofondateur de Gold Party.
TOUT CE QUI BRILLE N’EST PAS OR
Le marché de l’or est généralement un bon indicateur de la santé de l’économie mondiale. En temps de crise, considéré comme une valeur refuge, il augmente. Le marché est donc à son meilleur depuis les derniers mois. Le prix par gramme est déterminé en fonction de la pureté, du poids et du cours actuel de l’or. Combien peut-on espérer être payé par gramme, en moyenne? "De 10 à 24 carats, environ entre 8,80 $ et 27 $." Le processus est simple. Les organisateurs-experts disposent, dans leur équipement, de roche de lave, avec laquelle ils ôtent des résidus du bijou. Par la suite, c’est un processus chimique qui détermine la valeur de l’or, grâce à la réaction des acides nitriques sur lesdits résidus.
Aucun changement? Voilà du 14 carats. Si le résultat est plus foncé, c’est du 10. S’il est plus brillant, un autre test s’impose pour savoir s’il s’agit de 18 ou 22 carats. Ce que l’on ne veut pas, c’est que notre résidu disparaisse. Auquel cas, ce n’est que du toc. "Certaines personnes arrivent avec des pièces identifiées 14 ou 18 carats, qu’elles ont acheté voilà des années à l’occasion de voyages, au Mexique par exemple, mais tout est faux… On s’est aussi aperçu que beaucoup de femmes venaient avec des bijoux offerts par leur ex, pour savoir si elles avaient bien fait de le laisser. S’il s’avère que ce n’est pas de l’or, elles sont à la fois confortées dans leur choix, et insultées."
RECYCLAGE DE LUXE
L’or amassé pendant ces soirées est ensuite revendu à des raffineurs, qui les recyclent. "On donne la garantie de ne rien revendre à des bijoutiers. Quand la pièce est très jolie, on conseille de la garder, car il y a un marché pour ça." L’idéal est donc d’amener des bijoux brisés, abîmés. Et tout ne se passe pas qu’à Westmount: le centre-ville, Laval et Longueuil font partie des endroits les plus populaires pour les soirées Gold Party…
Déjà présent dans d’autres villes canadiennes comme Vancouver et Edmonton, le concept devrait s’étendre d’un océan à l’autre. "On reçoit des appels chaque jour, même de Terre-Neuve", confirme M. Zimmerman. "Souvent, les invités arrivent avec des choses oubliées dans leur tiroir, ne sachant pas s’il s’agit d’or ou d’autre chose, pensant qu’ils pourraient repartir avec 50 ou 60 $. Et le montant final dépasse parfois plus de 1000 $. Il faut voir leur visage, c’est inoubliable!"