Vie

Designer graphique : L'idée derrière l'image

Ils sont partout, scotchés à notre quotidien d’homo sapiens. Logos, affiches, couvertures de livres, sites Web, flyers, autant de visuels conçus par un génie de l’image: le designer graphique. Un métier captivant, très en demande.

À la fois artiste et communicateur, le designer graphique sait comment communiquer avec des éléments visuels forts, établir la réflexion qui s’impose pour y parvenir. "Son travail touche le consommateur dans chacun de ses gestes de consommation. C’est une profession qui s’adapte à une industrie. Elle y est étroitement liée, qu’il s’agisse du monde des arts ou de l’industrie lourde. On relie aussi cette profession au secteur de la pub et de l’image de marque… Le designer graphique sera appelé à conseiller son client. J’apprends aux étudiants à ne pas se considérer comme des exécutants, mais plutôt comme des consultants qui n’hésiteront pas à guider le client", explique avec passion Sylvain Allard, récemment nommé directeur du module de design graphique de l’École de design de l’UQÀM.

BEAUCOUP D’APPELES, PEU D’ELUS

"Il s’agit d’un domaine de jeunes, de tendances, où le dynamisme et le mouvement sont très présents, poursuit-il. À l’UQÀM, notre programme en design graphique est très contingenté. On accepte seulement 72 étudiants par année… À l’époque, le pré-requis était d’être habile de ses mains. Maintenant, il faut avoir une intelligence visuelle, si je peux ainsi dire. Nous avons toutes sortes de profils de gens. On peut recevoir des personnes de sciences pures qui ont une solide intelligence de raisonnement. En fait, on ne prendrait pas ceux qui auraient uniquement une force technique… Et puis, la créativité est la seule chose qui ne puisse être remplacée par un ordinateur."

Sur le marché du travail, la situation reflète celle de la formation. Il y a une demande, oui, mais essentiellement pour l’excellence. En résumé, l’étudiant talentueux aura sa place sur les bancs de l’UQÀM, et s’il se démarque, au bout de ses trois ans d’études, il gagnera non seulement son bac, mais aussi une place enviable. "En design graphique, l’UQÀM a une réputation qui la précède. La plupart de nos étudiants réussissent à travailler en agence et sont très bien placés. Certains vont développer un aspect précis du métier", ajoute Sylvain qui, lui, a récemment fait du design d’emballage son principal dada: "Je m’y intéresse pour son aspect environnemental et son utilisation."

SEUL MAITRE A BORD

Jean-François Proulx a trouvé sa voie dans le design graphique il y a cinq ans, et bosse à titre de designer indépendant depuis un an et demi. Pour lui, l’avantage de cette formule réside dans le contact direct avec le client, une relation sans intermédiaire: "Je discute création avec lui et je peux la contrôler à 100 %. Dans certains cas cependant, je peux faire appel à des collaborateurs." Loin d’être routinier, son travail le mène vers un nouveau défi à chaque contrat. Jean-François se démarque notamment dans le design imprimé pour des maisons d’édition, de même que dans le branding pour les galeries d’art. Des livres publiés au Quartanier portent entre autres sa signature graphique.

"Selon moi, les aptitudes pour devenir un bon designer graphique sont: la curiosité, la capacité de faire des liens entre différentes idées, ainsi que la débrouillardise, se tenir au courant des nouvelles technologies… Et sur le marché du travail, quand le client n’aime pas alors qu’on croit tenir une idée géniale, il fait savoir lui montrer, lui expliquer le pourquoi de notre projet", explique Jean-François. Ce client, hétéroclite et tous azimuts, peut être aussi bien une grande entreprise désirant se repositionner qu’un ami qui aimera se distinguer avec des faire-part inédits pour son mariage.

NOUS, INC.

Un bachelier frais moulu peut aussi se tourner vers le travail en agence. Ou ouvrir sa propre boîte, comme l’ont fait Anouk Pennel et Raphaël Daudelin qui ont fondé le studio de design graphique FEED, en 1999. Les menus chez Toqué! de même que la pochette du CD de Pierre Lapointe en concert avec l’Orchestre Métropolitain du Grand Montréal, ce sont eux. Tête à idées bicéphale au départ, l’équipe est désormais constituée de quatre personnes.

"Au début, nous faisions essentiellement de l’imprimé. Avec les années, on se rend compte que le Web prend de plus en plus d’importance; on a donc développé une expertise… Pour nous, le design graphique, ça va au-delà de quelque chose qui est beau ou moins beau. Une part de notre travail comporte beaucoup de raisonnement. Je dirais que les qualités requises sont d’être prêt à travailler beaucoup et ne pas calculer, et d’avoir le souci du détail, celui qui va faire la différence entre un projet quelconque et un projet réussi", conclut Raphaël.

POUR PLUS D’INFORMATION /

École de design de l’UQÀM: 514 987-4479

Blogue de Sylvain Allard, directeur du programme de design graphique: www.packaginguqam.blogspot.com

Jean-François Proulx, directeur artistique et designer indépendant: www.balistique.ca

FEED, studio de design graphique: www.studiofeed.ca