Vie

Travailler à l’étranger : Les voyages forment la jeunesse

Travailler à l’étranger, c’est possible, à condition d’être bien préparé. Choc culturel et linguistique, questions administratives, des organismes veillent au grain pour donner des ailes aux téméraires.

"Une fois que tu es à l’autre bout du monde, tout semble à ta portée. Le rêve est devenu réalité. Il suffit de faire le premier pas et l’obstacle ne semble plus insurmontable. Je ne regretterai jamais de ne pas être allée au bout de mes rêves", raconte Sophie Racine, une infirmière québécoise qui travaille en Suisse depuis deux ans. C’est la société Euro Care qui l’a recrutée: "Leur annonce passait une fois par mois dans la revue de l’Ordre des infirmières. À force de la voir, je me suis dit que ça me tentait d’explorer la Suisse", raconte-t-elle.

Une fois le contrat signé, la société de gestion des ressources humaines l’a guidée tout au long de ses démarches. On a fait pour elle les demandes d’entrevues auprès de l’employeur et on l’a mise en contact avec la propriétaire de petits studios proposés aux employés de l’hôpital, et ce, gratuitement. Lors de ses premières semaines de travail, elle a dû s’adapter au système suisse, elle a réappris les noms des médicaments qui différaient. "Ce que j’ai trouvé le plus difficile, c’est de m’adapter à la culture. J’ai changé quelques-unes de mes expressions, car les Suisses dont la première langue n’était pas le français ne me comprenaient pas du tout!" ajoute Sophie Racine.

VACANCES-TRAVAIL

Plusieurs organismes aident les gens désirant travailler à l’étranger. Au Canada, le programme SWAP est très populaire. Cet organisme à but non lucratif propose des forfaits vacances-travail pour les jeunes de moins de 35 ans. Au Québec, SWAP est proposé par les agences Voyages Campus. "Avant, nos programmes ne s’adressaient qu’aux étudiants. Aujourd’hui, plusieurs pays avec qui nous faisons affaire n’exigent plus de statut d’étudiant, comme la Nouvelle-Zélande, l’Australie et l’Irlande, par exemple", explique Marie-Claude Thibeault de Voyages Campus.

Les coûts varient de 400 $ à 1800 $ environ, selon la destination et ce qui est inclus dans le forfait. Avant le départ, l’organisme envoie pour vous la demande de visa (d’un an maximum), vous offre un guide de préparation et vous donne accès à un blogue où vous pouvez échanger avec des participants SWAP à travers le monde. La plupart des programmes comprennent deux nuitées à destination. Une fois que vous êtes sur place, on vous a déjà trouvé un numéro d’Assurance Sociale, et au bureau SWAP du pays hôte, on vous propose une liste d’emplois disponibles, majoritairement dans le secteur hôtelier, dans les fermes ou les bureaux. "Nous aidons aussi nos participants à rédiger leur curriculum vitæ selon les normes du pays. La plupart des emplois offerts n’exigent pas de qualifications précises, sauf la maîtrise de l’anglais", explique Marie-Claude Thibeault.

ÉVITER LE STRESS DE LA PAPERASSE

Vaut-il la peine de payer pour ces services ou est-ce mieux de faire les démarches seul? Les avis sont partagés: "Pour ce qui est d’aller travailler en Australie, c’est assez simple. J’ai rempli ma demande de visa de travail sur Internet et à mon arrivée là-bas, je l’ai récupéré à l’aéroport. Les employés des auberges de jeunesse m’ont fourni beaucoup d’informations pratiques pour me trouver un emploi et m’ont aidé à rédiger mon C.V. Très rapidement, j’ai travaillé dans des bars et des champs", raconte Julien Ouellette, qui a travaillé six mois en Australie. Travailler dans un autre pays du Commonwealth, comme l’Australie ou l’Angleterre, semble assez facile pour un citoyen canadien. Pour ce qui est de l’Europe, c’est une autre paire de manches. "J’ai dû faire les démarches moi-même pour obtenir mon visa de travail. Personnellement, j’aurais aimé payer un supplément et éviter ce stress. Même si je m’y suis prise plusieurs mois à l’avance, j’ai reçu mon visa le jour même de mon départ", raconte Sophie Racine, infirmière en Suisse.

"SWAP propose des programmes d’enseignement de l’anglais ou du français en Chine ou en Thaïlande auxquels il est difficile d’avoir accès seul. Dans ces programmes, on offre une semaine complète de formation à l’arrivée: méthodologie de l’enseignement d’une langue seconde, cours de langue et de culture", soutient Marie-Claude Thibeault. Que ce soit seul ou avec l’aide d’un organisme, l’expérience est enrichissante pour la majorité des voyageurs. "Quand tu expérimentes d’autres méthodes de travail que celles auxquelles tu es habitué, tu es ensuite capable de dégager les éléments positifs des deux méthodes et de les appliquer au quotidien. Je crois que c’est un énorme avantage dans un curriculum vitæ", ajoute Sophie Racine.

INFORMATIONS PRATIQUES /

SWAP: www.swap.ca

Visa First (compagnie aidant à l’obtention d’un visa de travail): www.visafirst.com

Pour des informations reliées aux services offerts par le gouvernement aux citoyens canadiens voulant aller travailler à l’étranger: www.voyage.gc.ca

Pour télécharger le guide Travailler à l’étranger: www.voyage.gc.ca/publications/work-abroad_travail-etranger-fra.asp