Responsable chargée de projet pour les femmes immigrantes à l’ATF, Amel Belhassen résume certains des obstacles rencontrés par ces aspirantes à l’emploi: "Au départ, dans leur pays d’origine, des centaines de femmes diplômées ne sont pas informées sur les procédures à suivre, de la réalité de la reconnaissance de diplômes et du marché du travail au Québec. Tous les pays n’ont pas accès à Internet, et dans d’autres, certains sites sont fermés. Lorsqu’elles arrivent, elles réalisent entre autres choses que l’anglais est important sur le marché du travail. Si elles avaient su, elles auraient pu l’apprendre dans leur pays, souvent à moindre coût qu’ici, en attendant leur visa", explique Mme Belhassen.
Elle dénonce surtout la non-reconnaissance des acquis et les procédures complexes qui permettent l’obtention du visa: "Certaines femmes, pour subvenir aux besoins de leur famille, doivent accepter n’importe quoi, alors qu’elles ont un diplôme de leur pays d’origine. Ici, plusieurs professions sont régies par un ordre qui ne reconnaît pas leurs compétences et expériences professionnelles. Elles doivent alors reprendre des cours, tâcher de trouver un stage, puis un emploi."
DE L’AIDE ET DES RESULTATS
Récemment, l’ATF, appuyé par le gouvernement fédéral, mettait en place un projet d’intervention. "Nous avons suivi un groupe-pilote et accueilli 300 femmes immigrantes diplômées de leur pays d’origine. Nous avons ainsi aidé 150 femmes à obtenir l’évaluation de leurs diplômes et d’autres à entamer ce processus et nous avons trouvé un emploi à 20 autres, de même que des stages… Les suggestions qui émanent de ce projet sont d’accompagner les femmes immigrantes dans leur recherche de stages, ainsi que lors du parcours et des procédures pour l’obtention de l’évaluation du diplôme", conclut Mme Belhassen.
Action travail des femmes
514 768-7233 et www.atfquebec.ca