Vie

Gérer la crise : Changer, oui, mais à son propre rythme

Au sortir de la crise, comment mieux se préparer à d’éventuels changements de carrière? Une façon différente de procéder: plus de psycho, moins de stress. Entrevue avec Doris Moreau, conseillère d’orientation et psychothérapeute pour Groupe Conseil Saint-Denis.

Voir: Comment se prémunir contre l’impact d’éventuels changements?

Doris Moreau: "L’être humain n’aime pas le changement, il recherche toujours l’homéostasie: il veut que tout reste intact. Aucun changement ne se fait donc sans crise, c’est une chose qu’il faut accepter. Le tout, c’est de savoir comment gérer cette crise. Pour faire face au changement, j’ai relevé six attitudes clefs qui doivent venir de nous-même."

Quelles sont-elles?

"Il faut d’abord avoir des attentes réalistes en fonction de ce que nous vivons. Si j’ai 45 ans et pas beaucoup de temps parce que j’ai des obligations familiales, je ne dois certainement pas agir de la même façon que si j’ai 25 ans et que je suis célibataire. Âge, situation familiale, expérience constituent nos facteurs de réalité. Ensuite, il faut accepter le changement comme faisant partie de la vie, cesser d’en avoir peur. C’est la condition première d’un changement de carrière réussi, et la plupart du temps, c’est ce qui achoppe. Il est donc important d’avoir un bon réseau social pour être soutenu en temps de crise, et si personne ne vous soutient, il faut aller chercher de l’aide à l’extérieur. Enfin, il est primordial de respecter son rythme. Si je dois prendre des cours, il est plus raisonnable de n’en prendre qu’un à la fois si je travaille à temps plein dans le même temps, sans quoi c’est la catastrophe assurée."

Tout est donc dans l’attitude adoptée, selon vous?

"La volonté, la motivation sont au coeur d’un processus de changement réussi. Et là encore, on touche à la question de la peur. Le mot clef, c’est la clémence: être clément avec soi-même. Après quoi, il faut bien sûr se mettre à l’affût du marché du travail, et avoir recours au besoin à des bilans de compétence auprès de conseillers d’orientation comme nous. À partir de là, nous développons des plans d’action pour aider les personnes en changement d’orientation. Mais notre objectif premier, c’est de gérer l’indécision et le stress qui entourent le changement, de réellement s’attacher à ce qui fait la singularité de la personne en fonction de ses intérêts et compétences. C’est un processus qui peut être long, qui demande quelques rencontres, mais souvent au bout du compte la personne se rend compte d’elle-même où elle en est."

Pour plus d’information: Groupe Conseil, centre d’orientation, 514 278-7211, www.gcsd.qc.ca

APPROCHE GLOBALE

Le Groupe Conseil prône "l’approche globale", selon Séverine Sottil, agente de communications, qui explique: "Dans certains pays comme la France, on est centré sur les références techniques. Ici, nous préconisons un plan d’action personnalisé, qui englobe à la fois les aspects professionnels et personnels du cursus de nos clients. Notre philosophie: savoir qui on est avant de vouloir devenir meilleur."