De ce que la nature recèle, du mystérieux, de l’onirique… et des stars. La galerie Commissaires présente actuellement une expo au titre aussi poétique que prometteur: Nature et autres anomalies nous transporte tout droit dans les univers enchantés de créateurs de génie, dont certaines pièces sont exposées pour la première fois en Amérique du Nord. "Un véritable trésor", qualifié de tel par Pierre Laramée, propriétaire de la galerie et, dit-il, " pour une fois réellement commissaire". Trésor au coeur duquel se trouvent les 26 pièces de Tamsin van Essen, designer d’origine hollandaise dont les oeuvres ont déjà été vendues chez Sotheby’s ou Pierre Bergé. Des pots d’apothicaires affectés sur leur surface par des maladies, ou comment le cancer, le psoriasis et la syphilis font résonance à la transmission familiale et, objets à la beauté dévastée, élèvent au rang de poésie ce qui se doit, en temps normal, de rester caché.
Même beauté trouble dans les oeuvres de la joaillière Kelly McCallum, Canadienne exposée en ce moment même au Victoria & Albert, à Londres. Commissaires nous donne à voir quelques-uns de ses oiseaux empaillés auxquels elle ajoute, par touches, des traces de décomposition ou de vermine en or ou des mécanismes de montre de poche, nous rappelant le fait que la mort appartient elle aussi à la vie.
À voir aussi dans l’exposition, le papier peint-protocole de Kyoto de Yedda Morrison, artiste de San Francisco, et son installation monumentale de fleurs artificielles, véritable colonne parasite, qui a toutes les apparences de la vie, ou encore la lampe Vanitas de Charlotte Dumoncel d’Argence, designer française, qui nous laisse entrevoir la fragilité du monde au bout de deux (très) légers fils de cuivre.
Nature et autres anomalies
À la galerie Commissaires, 5226, boulevard Saint-Laurent, 514 274-4888