La semaine dernière, Phyllis Lambert, fondatrice du Centre canadien d’architecture, Dimitri Roussopoulos, fondateur du Centre d’écologie urbaine de Montréal, et Dinu Bumbaru, directeur des politiques d’Héritage Montréal, annonçaient la création d’un nouvel organisme indépendant: l’Institut de politiques alternatives de Montréal (IPAM). Celui-ci se veut une plateforme d’échanges et de réflexion sur le développement, tant urbain qu’économique et social, de Montréal.
Six chantiers constituent le programme de l’organisme, portant sur le patrimoine, la pauvreté, le logement social et la justice sociale, l’écologie, la planification urbaine et le transport et la démocratie. "Nous souhaitons synthétiser les réflexions des différents acteurs de la société montréalaise sur le développement de la métropole, pour donner davantage de poids à une vision globale de développement auprès de l’administration municipale", soulignait Dimitri Roussopoulos.
Malgré ses ambitions centralisatrices, l’IPAM veut éviter de se transformer en institution bureaucratique qui aurait la prétention de se substituer aux organisations et aux institutions existantes. Il se présente plutôt comme un laboratoire d’idées. Même le grand public sera amené à y participer, par le biais de forums publics, de conférences et de séminaires.
En soulignant la nécessité de s’entendre collectivement sur une planification urbaine et une vision claire de ce que doit être le Montréal de demain, l’IPAM ne dénonce-t-il pas leur absence dans le système actuel? "Ici, nous ne voulons pas nous intéresser au passé. Nous parlons de l’avenir", a noté Phyllis Lambert. Dinu Bumbaru, quant à lui, faisait remarquer qu’"aujourd’hui, la planification urbaine se fait davantage en fonction des projets des promoteurs que d’une vision claire d’aménagement global". Pour le directeur des politiques d’Héritage Montréal, il faudrait commencer par rendre à la métropole un service d’urbanisme central et indépendant.