C’est en 2001 que la galerie Monopoli voit le jour dans l’édifice Belgo, à l’initiative de sa dynamique fondatrice, Sophie Gironnay, ancienne journaliste. À ses débuts, l’objectif de Monopoli (qui deviendra sa marque de commerce) est de proposer une autre façon de parler de l’architecture, notamment en associant artistes et architectes dans des expositions créatives comme Monopoly, l’exposition, C’est ma place (publique)! et, plus récemment, Les Archi-Fictions dont la formule a été rééditée en 2008.
Installée depuis 2005 dans une ancienne caserne de pompiers contiguë au Palais des congrès de Montréal, la MAM veut aujourd’hui pousser plus loin sa mission. "Malgré l’intérêt que l’architecture a reçu du grand public depuis une dizaine d’années, il reste encore beaucoup à faire. Nous voulons mieux faire connaître le travail de nos architectes au Canada, et notamment celui des architectes québécois dont on ne parle que trop peu", avance Sophie Gironnay. La nouvelle programmation reflète cette orientation. Dès l’an prochain, la MAM lancera une série d’expositions monographiques consacrées à un architecte québécois. Le premier volet rendra hommage à Éric Gauthier de FABG. Elle prévoit aussi s’intéresser à la relève, avec une idée d’exposition mettant en scène 20 projets pancanadiens.
CATALYSEUR DE CRÉATIVITÉ
Malgré cette volonté de produire des expositions plus descriptives et son nom plus sobre, la MAM n’a pas renoncé à sa vocation première. "Notre centre n’est pas un espace passif où s’exposent simplement des oeuvres, mais un catalyseur de créativité qui provoque des associations de talents inédites et bouscule les idées reçues." C’est ainsi que Sophie Gironnay a défini l’identité de sa Maison de l’architecture lorsqu’elle a commencé à travailler avec Sid Lee sur sa nouvelle identité visuelle. L’agence de publicité a imaginé une typographie originale pour le centre d’exposition.
Cette typographie s’inspire du caractère ludique et créatif de la MAM sous forme de bâtonnets qui semblent s’assembler pour former des lettres, à l’instar des petits éléments en bois qu’on utilise pour la construction d’une maquette. C’est à partir d’une vraie maquette de maison fabriquée par la designer graphique de Sid Lee, Isabelle Marcotte, que l’idée de cette typographie a vu le jour. Cette petite maison éclatée qui évoque si bien l’esprit débridé de la MAM se retrouvera en animation sur le site Internet du centre d’exposition.
ENTRE ART ET ARCHITECTURE
Fidèle à sa vocation, la MAM laisse une large part à l’art et la création dans sa nouvelle programmation. En début d’année prochaine, les architectes Eduardo Aquino et Karen Shanski ainsi que le photographe Arni Haraldsson viendront dévoiler leur vision de la vie dans l’immeuble Copan de Sao Paulo, véritable cité de béton construite par Oscar Niemeyer dans les années 50. La MAM projette également d’exposer une oeuvre exclusive du photographe-architecte Michael Awad, qui a représenté le Canada lors de la Biennale d’architecture de Venise en 2002.
D’ici là, la MAM profitera du dévoilement de sa nouvelle identité, le 6 novembre, pour inaugurer sa nouvelle exposition, Dérives connectives, une installation de José Luis Torres. Dans la logique de son oeuvre Labyrinthe, présentée cette année dans le cadre de l’événement Paysages Éphémères, le sculpteur et architecte de paysage d’origine argentine investira l’espace de la MAM pour le réinterpréter. À partir de matériaux récupérés, l’artiste a composé un dédale de palissades qui vont jusqu’à envelopper certains éléments de l’architecture du centre d’exposition. À mi-chemin entre chantier en devenir et abri précaire, cette installation invite le visiteur à une réflexion sur l’espace, d’autant que les partitions, montées sur roulettes, pourront être déplacées selon le caprice de chacun.
Lancement de la nouvelle identité et de la programmation 2009-2010 de la MAM et vernissage de Dérives connectives
Le 6 novembre à 18 h
Exposition Dérives connectives de José Luis Torres
Du 7 novembre au 19 décembre
À la Maison de l’architecture du Québec – Monopoli, 181, rue Saint-Antoine Ouest, Montréal