D’ici 2031, tout ce qui est autour du noyau urbain de la capitale est appelé à croître rapidement. Sur la Côte-de-Beaupré, l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) prévoit un taux de croissance de la population de 35 %. Pour Portneuf, 15 %. Et dans la Jacques-Cartier, un peu plus de 24 %. Voire plus. "La croissance risque d’être encore plus forte que ce qui a été projeté. Ce secteur est véritablement en pleine explosion", précise Dominique F. Payeur, démographe à l’ISQ.
Sur le terrain, cette progression est palpable. Entre 2001 et 2006, Saint-Ferréol-les-Neiges, sur la Côte-de-Beaupré, a connu une croissance de 26 %. Bon an, mal an, une cinquantaine de demandes pour de nouvelles constructions sont enregistrées dans cette municipalité de 2900 habitants. L’attrait principal de l’endroit? Le Mont-Sainte-Anne. Incontestablement. "La montagne, sa proximité, la possibilité de faire des sports d’hiver, des sports d’été, du ski de fond, du ski à roulettes: oui, il y a un attrait ici pour les sportifs. Et les secteurs actuellement en développement se situent plus près du mont. Peut-être aussi pour la vue: c’est ce que les gens recherchent", observe Chantale Richard, responsable des Services d’urbanisme de la localité. Même constat dans la Jacques-Cartier. "Ce qui amène les gens à Lac-Beauport, c’est la qualité de vie. On voit arriver des jeunes familles sportives, qui aiment le plein air. On a accès à tout ça à Lac-Beauport", remarque de son côté le promoteur de Saint-Castin Immobilier, Jean-François Verdier. Lac, montagne, opportunités pour le plein air et la vie active sont autant de raisons invoquées.
Trouve-t-on dans ces activités le coeur de l’argumentaire, la raison derrière la force d’attraction de ces secteurs? On a posé la question à Andrée Fortin, professeure au Département de sociologie de l’Université Laval et membre du Groupe interdisciplinaire de recherche sur les banlieues. Selon elle, l’attrait de la nature est l’une des raisons qui peuvent expliquer ce phénomène. "À ces endroits, on a la proximité de l’eau ou d’attraits naturels, d’activités de plein air. Ça correspond à une expérience que les gens recherchent." Cela dit, il ne faut pas voir dans ce développement hors du noyau urbain un exode des quartiers centraux. "Souvent, les gens qui s’établissent dans ces quartiers ne viennent pas des quartiers centraux. Ceux qui s’installent dans les secteurs périphériques y ont grandi ou sont originaires de l’extérieur de la région de Québec. Pour eux, s’établir dans le centre-ville est impensable. La proximité avec la nature correspond à ce à quoi ils sont habitués."
Un développement qui amène toutefois son lot de questions, prévient Andrée Fortin. Notamment en matière de développement durable. Et de coûts associés: égouts, rues, courrier, déneigement, services d’incendie. "Plus on s’étale, plus ça coûte cher"…