Vie

Jean-Marie Roy : Construire le paysage urbain

Cinquante ans de carrière. De nombreuses reconnaissances. Et une oeuvre bien présente dans le paysage urbain de Québec, du PEPS au campus de Cap-Rouge. Rencontre avec l’architecte Jean-Marie Roy, lauréat du prix Hommage aux Mérites d’architecture de la ville.

Il aimait le dessin. Comme il était fort en mathématique, en géométrie, la profession s’est imposée. Il faut dire qu’il avait aussi "de l’oeil". Essentiel. "Pour être architecte, ça prend un oeil de lynx, qui aime le beau et qui le perçoit quand il existe", note Jean-Marie Roy. L’essentiel de ses travaux, il les a réalisés à la planche à dessin, crayon à la main. "En architecture, les moyens ont évolué, mais la pensée n’a pas beaucoup changé. Cela dit, dans la création, c’est bien différent de composer avec des outils informatiques que de composer avec la main. Le fait de dessiner fait réfléchir, fait trouver des formes." Et la forme, elle, est capitale. Elle doit rester actuelle. Pertinente. "Le truc, c’est de travailler avec sa sensibilité plutôt que de suivre des courants!" lance M. Roy, membre de l’Ordre du Canada et de l’Ordre national du Québec.

Et l’architecte a nombre de bâtiments à son actif. De tous genres. Des exemples? Le campus Notre-Dame-de-Foy, à Cap-Rouge. L’un de ses premiers gros contrats. Une structure toujours actuelle, selon M. Roy. "Ça reste aujourd’hui encore un ensemble remarquable par sa modernité, sa fraîcheur, son aménagement." Ou l’usine d’épuration des eaux usées, dans le secteur de la baie de Beauport. "Même si c’est une usine, ça reste un beau bâtiment. C’est important de faire des bâtiments industriels qui ont de la gueule, de la personnalité." Sans oublier le PEPS, à l’Université Laval. Un bâtiment qu’il estime fort réussi: "La forme extérieure est excellente, la fonction est parfaite; ceux qui l’utilisent ne s’y perdent pas et les espaces sont beaux."

D’ailleurs, pour Jean-Marie Roy, la fonction devient le point de départ de la planification. "Il faut d’abord et avant tout répondre à la fonction de manière adéquate, de façon simple, précise et efficace. Mais, en même temps, l’architecte doit se préoccuper de la forme, qu’elle soit agréable à regarder. Ainsi, la grande difficulté, c’est de bien organiser l’espace en pensant à ce que ça va donner dans la forme." Celle-ci sera appuyée par des matériaux, bien choisis, bien articulés sur les volumes. Pour accrocher la lumière. Créer des ombres, des effets clairs-obscurs. Et, au final, intégrer le bâtiment dans la ville. "En tant qu’architecte, on n’a pas la prétention de modifier la ville, mais de voir que les choses qu’on réalise ajoutent quelque chose à ce qui existait. Et parallèlement, on peut entraîner collègues et décideurs à poursuivre dans le même sens que nous…"