Vie

Bijoux Tamé : De l'art au bout des doigts

Amélie Roy peut remercier la providence: la designer graphique s’est découvert un vrai talent d’artiste grâce au chômage. Ses bijoux-objets ont depuis conquis la planète mode montréalaise.

Voir: L’aventure a démarré à la suite d’une perte d’emploi. La créativité née de la nécessité?

Amélie Roy: "(rires) Pas vraiment. Je travaillais depuis plusieurs années comme designer graphique et dans mon dernier emploi en agence (Sid Lee), on n’exploitait pas mon talent créatif, et c’était en train de mourir en moi. Lorsque je suis tombée au chômage, il m’est apparu de manière très claire que c’était l’occasion de faire quelque chose de ce talent créatif. J’ai commencé à fabriquer des bijoux à la fois pour m’amuser et parce que je n’en trouvais pas sur le marché qui m’interpellaient. Ça a eu un effet boule de neige: j’ai reçu des commandes d’amis, puis des amis de mes amis, etc."

Et qu’est-ce qui vous interpelle?

"Je cherche quelque chose d’unique, qui flashe sur la personne qui le porte. Comme je suis moi-même plutôt simple, j’aime le bijou qui peut se porter sur un t-shirt/jeans et, à lui tout seul, apporter quelque chose de funky. Comme je suis designer graphique et que je gravite dans ce monde, je suis sensible à toutes sortes d’influences émanant du design. Par exemple, le modèle du collier noir qui a l’air de fondre est en parfaite phase avec cette tendance au noir glossy qu’on retrouve maintenant dans la mode et le design."

Plastique fondu, perles-aimants, chaînes mates, vous ne semblez pas particulièrement à la recherche du beau tel qu’on le conçoit habituellement en joaillerie.

"Je ne cherche pas à obtenir un produit parfaitement léché. J’aime le côté brut de la chose faite à la main. Quant aux perles-aimants que j’utilise dans mes derniers modèles, je les ai trouvées dans un magasin spécialisé à Montréal. Il y en avait tout un mur, que le propriétaire de la boutique ne parvenait pas à vendre. J’ai eu envie de relever le défi, et on obtient ces colliers-jouets, auxquels il faut s’adapter et qui doivent s’adapter à soi."

Les explorations à venir?

"Je veux travailler sur les objets de décoration, toujours dans l’optique de trouver quelque chose d’unique. J’ai déjà dans l’idée de travailler la céramique."

Les colliers Tamé sont offerts chez Unicorn, 5135, boulevard Saint-Laurent, 514 544-2828 et Headquarters, 1649, rue Amherst, 514 678-2923 et www.etsy.com/shop/colorblindsmarties.