Vie

Acheter à deux : Épreuve d'achat

L’accès à la propriété est le rêve de bien des couples. Mais pour qui n’est pas bien préparé, acheter à deux peut facilement tourner au cauchemar. Conseils pour bâtir son nid sans y perdre ses plumes.

Il est primordial d’aborder cette étape importante par une bonne discussion. Bien cerner ses besoins et ses attentes est essentiel, mais il faut aussi se permettre de rêver. Selon le thérapeute conjugal Guy Lapierre du Centre de thérapie de Montréal, il est crucial d’envisager l’aventure avec plaisir: "Il faut être capable d’en rire, ne pas essayer de tout contrôler." Car si le couple ne partage pas les mêmes attentes, il faudra discuter jusqu’à l’atteinte d’un arrangement satisfaisant pour les deux. "Il faut s’offrir le temps de cheminer avec l’idée, ne pas se lancer dans des négociations ou tenter d’uniquement faire plaisir à l’autre. À long terme, ces tactiques ne fonctionnent pas."

Acheter près des services

Une fois les besoins identifiés, les ressources seront un bouclier contre la crise de nerfs. S’entourer de gens qualifiés au diapason de nos attentes vaut son pesant d’or. Une pré-approbation à la banque déterminera le budget possible pour l’achat et évitera les coups de foudre crève-coeur pour des lieux au-dessus de nos moyens. La banque détermine avec une équation votre capacité de paiement, mais il est impératif de penser au rythme de vie que vous voulez maintenir ou changer.

Robert Lavallée, agent chez Re/Max, conseille de bien évaluer deux facteurs: "Il s’agit d’un contrat, il faut bien évaluer sa capacité d’amour pour s’engager dans un achat aussi important. Il faut aussi qu’il reste du budget après l’hypothèque. Sinon le couple vivra uniquement pour sa maison, et l’engouement initial ne dure pas éternellement." Un agent immobilier expérimenté est une ressource inestimable dans la recherche: "Je traite les jeunes couples comme mes enfants, je les conseille sur la valeur de revente qu’il est important de mesurer dès l’achat, sur les défauts et qualités d’un immeuble." Son plus grand conseil: acheter près des services, surtout le transport en commun. "Avec la montée du prix du pétrole, les gens tendent à laisser tomber leur voiture, alors les habitations près des services de transport se vendront toujours bien."

Partage des biens

Une fois la perle rare trouvée, une visite à son institution financière s’impose. La Banque TD a rendu public un sondage sur les femmes et l’accès à la propriété qui révèle des informations pertinentes même pour les couples. La plupart des femmes interrogées auraient souhaité en savoir plus sur les thèmes suivants: les frais reliés à l’achat d’une maison, les dépenses annuelles et les options hypothécaires. Ne vous gênez donc pas pour mitrailler de questions votre conseiller financier. Il faut ensuite sceller l’entente auprès d’un notaire, ce qui implique de préparer des documents pour pallier d’éventuels imbroglios en cas de séparation, incapacité ou décès.

C’est pourquoi il convient ici d’adopter une attitude pragmatique et de s’informer au sujet des applications des lois de succession ou du partage des biens. Pour les couples non mariés, le notaire Michel Labrèche conseille de prime abord de rédiger un contrat de vie commune détaillant clairement le partage des biens dans un cas de séparation. Le partage du profit de la vente de la maison peut porter au litige si la mise de fonds n’a pas été égale entre les deux parties.

Préparation testamentaire

Deux autres documents incontournables, autant pour les couples mariés que les conjoints de fait: le mandat d’inaptitude, pour faire respecter ses volontés en cas d’incapacité, et le testament: "Les gens croient être protégés parce que leur institution financière leur fournit une assurance-vie hypothécaire qui garantit le paiement de leur habitation advenant le décès d’un des propriétaires. Mais cet énoncé n’est pas tout à fait vrai, dit Michel Labrèche. La maison sera payée mais l’attribution de la maison sera effectuée en vertu du Code civil du Québec. Pour un couple marié, il y aura division entre le conjoint et les enfants. Si le couple n’est pas marié, le conjoint n’héritera aucunement de l’immeuble. De là l’importance d’une préparation testamentaire adéquate."

Les informations pratiques pour l’accession à la propriété pullulent sur Internet, mais le plus important est de bien réfléchir à son projet de vie, de mesurer la réalité à son rêve et ne pas se presser. Comme le dit le thérapeute conjugal Guy Lapierre: "En prenant son temps, on peut manquer une aubaine, mais on ne manque pas son couple."

Carnet d’adresses /
Re/Max: www.remax-quebec.com
Banque TD: www.td.com