Idée heureuse, la mission d’Art Souterrain est d’augmenter la visibilité de l’art contemporain et de fournir une occasion de dialogue avec le grand public. Ainsi, les dédales de commerces souterrains montréalais s’habillent d’oeuvres d’art, vibrent de performances exclusives et se peuplent de curieux dans l’atmosphère unique de cet événement nocturne. L’initiative est de Frédéric Loury, galeriste et immigré français que les corridors montréalais tant vantés aux touristes laissèrent sur sa faim: "C’est la première chose dont on entend parler en arrivant ici. J’étais surpris de l’étendue mais déçu du contenu. L’idée m’est venue d’en faire un lieu d’échange, de s’exposer à de nouveaux visiteurs et de travailler à changer la perception des gens."
Cette perception est celle d’un fossé entre les arts traditionnels et les nouvelles pratiques contemporaines. "Les gens sont sensibilisés aux arts traditionnels et n’ont pas vraiment d’occasions d’apprendre à décoder l’art d’aujourd’hui. Présents sur chaque site, des médiateurs culturels détailleront la démarche de chaque artiste. Des affiches explicatives seront également en place."
L’édition 2010 propose un parcours de 4 km divisé en 10 zones, une centaine d’artistes participant et présentant gratuitement leur travail créé pour l’occasion ou adapté. Quelques points forts: à la Place des Arts, l’installation de Patrick Bérubé est certainement inspirée des travaux perpétuels dans le secteur, pendant qu’au Complexe Guy-Favreau, Carole Baillargeon habille les murs de paysages-vêtements. Au Palais des congrès, Peter Gnass exprime littéralement son point de vue en jouant sur l’illusion d’optique, tandis qu’au Centre de commerce mondial, Guillaume Labrie surprend avec un chantier nouveau genre. Mathieu Beauséjour recrée la guillotine à la Place de la Cité internationale.
Art Souterrain propose aux visiteurs de voter pour leur coup de coeur. Une bourse du public de 5000 $ sera remise à l’artiste choisi. Une première dans le monde des arts visuels où chaque prix est attribué par le milieu.
Le 27 février de 18 h à 3 h dans le cadre de la Nuit blanche, puis jusqu’au 14 mars,www.artsouterrain.com