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18e édition de la Semaine de mode de Montréal : Mode erato

La 18e édition de la Semaine de mode de Montréal terminée, on revient sur les temps forts sur la passerelle. Cette année, la dentelle est maîtresse et le look rock’n’roll est encore fort. Marie Saint Pierre, Dimitri Chris et Denis Gagnon font chavirer les coeurs.

Dubuc nous mène en bateau

Philippe Dubuc a donné le coup d’envoi de la Semaine de mode de Montréal non pas par un défilé, mais par une balade sur un cargo au cours de laquelle il a présenté sa collection automne-hiver 2010. Le créateur de mode n’aurait pas pu choisir meilleur décor pour mettre en scène ses dernières créations directement inspirées des grands explorateurs: manteaux et gilets dotés de doublures de mouton, vestons croisés en lainage ornés de boutons-pression, de courroies et autres détails rappelant les uniformes de la marine. Les jeux de matières, toujours, et les ceintures-jupes pour l’ambiguïté.

Découverte ensuite d’une nouvelle venue sur la scène de la mode montréalaise: Mélissa Nepton (voir notre entrevue). La demi-finaliste de l’émission de téléréalité La Collection a fait une entrée remarquée avec un premier défilé dont la direction artistique était assurée par Yso. On a pu y voir des jeux de juxtaposition – veste à capuche surdimensionnée ou minijupe à franges portée sur des leggins -, mais aussi des contrastes entre les matières lustrées et mates, invariablement dans des teintes de gris et de noir.

Magnifique Marie Saint Pierre

Nadya Toto et Marie Saint Pierre se sont distinguées par des ornementations au niveau des épaules ou de l’encolure. Dans le cas de Nadya Toto: manches bouffantes en dentelle, volants ornant les encolures des robes, noeuds en soie plissée surplombant les épaules de certains modèles asymétriques.

Marie Saint Pierre, elle, a brillé cette saison en jouant la carte minimaliste, et les références, subtiles, à un étrange exotisme: boudins de tissus torsadés sur les encolures des vêtements, attaches au cou et aux poignets et jeux de bandages, lignes épurées dans les noirs, les gris et les vieux roses. On transcende l’esthétique. Splendide.

Harricana, Bodybag et Gravel dans la dentelle

Angelo Cadet faisait partie des personnalités qu’avait conviées Mariouche Gagné pour présenter ses magnifiques accessoires en fourrure recyclée. On a toujours autant envie de s’emmitoufler dans l’une des pelisses d’Harricana ou de se coiffer de l’un de ses casques de poils!

Par contre, ses créations en dentelle recyclée nous ont laissés plutôt… froids. Parlant de dentelle: on en a aussi aperçu, ajourée, sur quelques robes de J.U.D.E., la griffe chic de Judith Desjardins, et sur quelques modèles d’Ève Gravel.

Pour l’automne, cette dernière a aussi sorti les paillettes, parsemant celles-ci sur l’encolure d’une veste, sur les épaulettes d’un boléro et même sur le motif zébré d’une jolie robe bustier. Belle collection d’inspiration Bonnie & Clyde, entre autres avec ses jolies robes et chemisiers à motif fauve. Coup de coeur pour les pantalons, parfaitement coupés. Le look garçonne reste un must chez Gravel.

Deniiiiiiiis Gagnon

Barilà a aussi misé sur les paillettes et autres matières lustrées ou métallisées. Des leggins à toutes les sauces – en similicuir, en paillettes, à carreaux -, et des robes ajustées – bien souvent bustiers -, agencées avec des hauts plus amples: blazer coupe boyfriend, veste à capuche et chemisiers à carreaux. Très rock’n’roll!

Les hommes n’ont pas été en reste avec la collection de Dimitri Chris qui nous a entraînés pour une partie de chasse dans la campagne anglaise. Ses complets en laine aux coupes impeccables nous ont séduits, tandis que certaines de ses créations – comme des capes en lainage ou des vestons-corsets – nous ont plutôt intrigués.

Mais notre véritable coup de coeur de la semaine revient à Denis Gagnon, dont le défilé de clôture était magistral! Le créateur qui a inspiré le documentaire Je m’appelle Denis Gagnon, qui sera présenté le 21 mars à la 28e édition du Festival international du film sur l’art, a une fois de plus fait la démonstration de sa virtuosité. C’est devant un auditoire sidéré qu’il a présenté ses créations, de véritables oeuvres d’art principalement composées de cuir, sa matière fétiche, et de fines franges dans les teintes de taupe, de gris et de noir. Le tout était ponctué d’un étonnant assemblage de fermetures éclair dorées, prenant parfois la forme d’une encolure, d’une ceinture ou d’une simple ornementation. Une robe entièrement composée de fermetures éclair a d’ailleurs soulevé l’enthousiasme de la foule. Sublime!